Objet de toutes les attentions dans les années 2010 après sa mise en avant par le milliardaire Elon Musk, le transport rapide Hyperloop, qui propose de faire circuler des capsules de passagers ou de fret à des vitesses de plus de 1000 km/h grâce à un système de tubes dépressurisés a passé à peu près toutes les étapes du cycle de la hype du secteur high-tech.
Cela a démarré avec une idée visionnaire reprise par des startups, générant une très forte excitation sur les débouchés potentiels et attirant les investisseurs, puis la désillusion face à la difficulté de sa réalisation concrète. La dernière étape, si l'idée a survécu, consiste à son établissement sur le marché avec des ambitions moins flambloyantes mais plus réalistes.
L'Inde rêve toujours d'Hyperloop
L'arrêt au 31 décembre 2023 des activités de Hyperloop One, l'une des entreprises les plus prometteuses dans le domaine, après que plusieurs acteurs en vue ont déjà tiré leur révérence ou orienté les travaux vers d'autres projets, marque sans doute la fin d'une étape de ce cycle.
La piste d'essai DevLoop de HyperOne dans le Nevada
L'abandon d'Hyperloop One porte un coup rude aux perspectives de ce système de transport rapide qui a encore tout à prouver ou presque, mais tout n'est pas encore perdu.
L'Inde, qui avait déjà montré un certain intérêt au développement de lignes Hyperloop entre ses grandes agglomérations, veut continuer d'explorer le concept et a annoncé le développement d'une piste d'essai Hyperloop à Madras.
Première piste d'essai asiatique
L'Institut indien de Technologie de Madras (IIT Madras) s'est associé à ArcelorMittal et ArcelorMittal Nippon Steel Materials ainsi qu'à la startup TuTR Hyperloop pour mettre en place la première piste d'essai asiatique d'un système de transport à sustentation magnétique évoluant dans des tubes dépressurisés afin d'atteindre de hautes vitesses.
Un premier démonstrateur doit être opérationnel d'ici la fin du premier trimestre 2024 qui fera évoluer des nacelles à des vitesses allant jusqu'à 200 km/h dans une section de tubes de 400 mètres de long, dont ArcelorMittal fournira l'acier.
L'initiative n'est pas sans rappeler la piste d'essai DevLoop installée par Hyperloop One dans le Nevada et qui avait permis un certain nombre d'avancées techniques. A voir maintenant si Hyperloop Madras aura plus de chances.