C'était une pratique qui était lourdement critiquée par les défenseurs de la vie privée sur Internet : Google exploitait depuis 2004 un algorithme qui consultait le contenu des emails de son service Gmail afin de proposer de la publicité ciblée.
En clair, un module informatique épiait les correspondances dans Gmail pour repérer certains mots-clés et définir un profil d'utilisateur en fonction de la récurrence des termes utilisés dans les échanges. L'objectif pour Google était ensuite de proposer aux annonceurs un ciblage plus précis en fonction des informations récupérées dans les emails.
Pour l'utilisateur, cela se traduisait par l'affichage de publicités en rapport avec ses centres d'intérêt, ou du moins, en rapport avec les thèmes les plus souvent abordés dans ses emails.
Google avait fait l'objet de lourdes critiques depuis la mise en oeuvre de son module, mais également de différentes plaintes en justice, dont un recours collectif en Californie se soldant par un accord amiable rejeté par un juge fédéral qui a estimé que Google n'était pas suffisamment clair sur la façon dont les données étaient collectées et exploitées, et que cela méritait une enquête approfondie.
Google pourrait donc avoir fait le choix de ne plus recourir à son algorithme pour s'éviter un jugement a chargé qui pourrait lui couter très cher. Si la marque avait toujours défendu son module comme une façon simple et discrète de mettre en oeuvre de la publicité ciblée, il semblerait qu'aujourd'hui Google souhaite se racheter une conduite et redorer son image auprès des utilisateurs. La concurrence accrue d'Amazon sur l'ensemble des services en ligne pourrait également être à l'origine de ce choix.