La question du blocage géographique des jeux vidéo vient de prendre un nouveau tournant.
Au mois de janvier 2021, six studios de jeux vidéo étaient condamnés en première instance pour le blocage géographique de leurs titres. Bandai, Capcom, Focus Home, Koch Media, Valve et Zenimax étaient poursuivies pour avoir mis en place des mesures de verrouillage par géolocalisation au sein de leurs plateformes d'achats.
Un premier jugement a condamné la pratique
Pour Steam plus particulièrement, il s'agissait d'éviter de voir la prolifération incontrôlée des clés de licences revendues sur d'autres plateformes annexes qui profitaient des achats de gros dans des zones spécifiques (notamment en Europe de l'Est dont la Russie) pour profiter d'un taux de change favorable afin d'écouler des jeux à des tarifs plus avantageux dans d'autres zones.
Il devenait ainsi impossible d'activer un jeu acheté en Russie depuis la France. A cette époque, Steam indiquait qu'il s'agissait avant tout de protéger le droit d'auteur.
La Cour de justice européenne s'était emparée du dossier et avait condamné les 6 studios, déclarant que la pratique violait le droit de l'Union européenne en ajoutant qu'il s'agissait également de pratiques anticoncurrentielles déguisées.
L'Europe pointait ainsi du doigt un dispositif qui "auraient visé à restreindre les ventes transfrontalières de certains jeux vidéo PC compatibles avec Steam, par la mise en place de fonctionnalité de contrôle territorial pendant différente périodes entre 2010 et 2015 et ce en particulier dans les pays baltes ainsi que dans certains pays d'Europe centrale et d'Europe de l'Est."
L'appel débouté, le jugement maintenu
Condamnés une première fois, les studios avaient fait appel de la décision... Pourtant, le Tribunal vient de confirmer la sanction et rappelle que le géoblocage "visait à empêcher que les jeux vidéo, distribués dans certains pays à des prix bas, soient achetés par des distributeurs ou des utilisateurs se trouvant dans d'autres pays où les prix sont bien supérieurs. Le géoblocage en cause ne poursuivait pas un objectif de protection des droits d'auteurs des éditeurs de jeux vidéo pour PC, mais était utilisé aux fins de la suppression des importations parallèles de ces jeux vidéo et de la protection du niveau élevé des redevances par les éditeurs, voire des marges perçues par Valve."
Valve ne devrait, tout comme les autres studios, ne plus être en mesure d'opérer un quelconque géoblocage des clés de licence. En conséquence, il se peut que l'on voit une hausse tarifaire globale s'appliquer sur la plateforme afin d'anticiper les pertes liées aux plateformes qui vont de nouveau chercher à profiter des taux de change avantageux de certains pays.