Dès le lancement de Free Mobile en 2012, le groupe Iliad avait cassé les codes du marché en refusant le principe de subvention des mobiles jusque-là largement appliqué par ses concurrents et en l'assimilant à un procédé de crédit à la consommation dissimulé, tandis que lui-même proposait dans le même temps un système de crédit à la consommation avec toutes ses contraintes réglementaires.

L'opérateur a obtenu gain de cause sur ce sujet face à SFR en 2019 mais il ne relâche pas la pression et vise également Orange et Bouygues Telecom. Il réclamait au premier un dédommagement de 612 millions d'euros, relevée depuis à 790 millions d'euros et il vient maintenant de demander un montant conséquent, de 722 millions d'euros, à Bouygues Telecom...soit un total de 1,5 milliard d'euros !

free-logo

Certains concurrents de Free ont tenté de répliquer en évoquant des montants déraisonnables et injustifiés mais le quatrième entrant maintient la pression, fort des décisions favorables déjà obtenues et d'un contexte dans lequel le choix des smartphones s'est élargi aux prix bas ne nécessitant plus forcément de les subventionner, tandis que les tarifs un peu trop alléchants dilués dans les forfaits ne vont pas forcément dans le sens des principes de durabilité et d'économie circulaire mis en avant actuellement dans le secteur.

Nouvelles exigences, nouveau contexte

Toutefois, la décision favorable obtenue face à SFR ne concerne qu'une offre spécifique de l'opérateur et ne sera pas forcément réplicable partout, tandis que le subventionnement des mobiles a perdu du terrain dans les offres des opérateurs au profit des formules sans engagement, devenues largement majoritaires.

Il n'empêche que le gouvernement devrait s'intéresser prochainement aux pratiques commerciales des opérateurs par l'intermédiaire de l'Arcep, régulateur des télécommunications, rapporte le journal L'Express.

Il s'agira notamment d'étudier si le subventionnement conduit à un renouvellement (trop) rapide des appareils mobiles et contraire aux efforts pour favoriser les cycles longs et le reconditionnement.

Source : L'Express