La Gendarmerie nationale annonce un coup de filet qui fait suite à la diffusion de fausses convocations judiciaires. La semaine dernière, 18 personnes ont été interpellées en France et un individu a également été arrêté en Belgique.

Ces personnes sont soupçonnées d'avoir usurpé l'identité de policiers, de gendarmes et de magistrats afin d'escroquer des victimes dans le cadre d'une campagne de phishing. Il n'y aurait toutefois pas d'organisation structurée et le recours à des réseaux de blanchiment préétablis.

" Les mis en cause ont fait ouvrir des comptes bancaires, soit par des personnes qu'ils recrutaient pour l'occasion, soit en utilisant des fausses pièces d'identité. L'argent réceptionné sur ces comptes était envoyé sur d'autres comptes, dits rebonds, ou retiré puis envoyé à l'étranger, notamment en République de Côte d'Ivoire. "

Fausses convocations pour pédopornographie

Pour abandonner de soi-disant poursuites en justice, il était demandé à des destinataires d'e-mails de payer entre 1 400 € et 90 000 €. Le préjudice de cette campagne de phishing, principalement active depuis  2021, atteindrait au moins 3,3 millions d'euros.

Si le nombre de victimes ayant payé n'est pas précisé, en France et au mois de juin 2022, il y avait 150 000 signalements sur la plateforme Pharos et plus de 300 dépôts de plainte pour des arnaques à la fausse convocation.

En l'occurrence, de fausses convocations pour pédopornographie sont en cause. Les victimes étaient ciblées de manière indifférenciée, même si de nombreux destinataires des e-mails étaient des seniors.

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Un exemple d'une fausse convocation judiciaire est publié (ci-dessus). Il usurpe l'identité d'une commissaire de police et prétend une poursuite judiciaire, après une identification sur des sites internet pédopornographiques.

Des conséquences dramatiques

La Gendarmerie nationale souligne que l'escroquerie en ligne a pu avoir des conséquences dramatiques. Potentiellement en lien avec la réception des fausses convocations judiciaires, six enquêtes ont été ouvertes pour des suicides.

" L'une des victimes a notamment subi une double extorsion. Après un premier paiement de 5 978 euros, les malfaiteurs lui ont demandé de payer à nouveau 7 480 euros. Se sentant impuissante et prise au piège, elle s'est donné la mort. "

La France n'est pas le seul pays en Europe à avoir été touché. L'enquête a été coordonnée avec Europol et Eurojust. Des signalements ont notamment eu lieu en Italie et en Roumanie. À noter également une coopération avec les autorités judiciaires ivoiriennes. L'origine des envois d'e-mails de phishing provient surtout de Côte d'Ivoire.