De la même manière que l'UE mène des investigations dans l'industrie des véhicules électriques pour déterminer dans quelle mesure les constructeurs chinois bénéficient d'aides d'Etat pour baisser les prix de leurs véhicules et casser le jeu de la concurrence, la Commission européenne vient de lancer deux enquêtes sur le secteur de la production de panneaux photovoltaïques.
Tout en cherchant à développer une industrie européenne des panneaux solaires, le marché est totalement grippé par l'abondance de panneaux photovoltaïques chinois proposés à des coûts très bas.
Après avoir tenté de résister et tout en alertant les pouvoirs publics, l'industrie européenne est à genoux et ne parvient plus à écouler sa propre production. Certains acteurs ont même annoncé cesser leurs activités en Europe et les relocaliser aux Etats-Unis où les conditions sont plus favorables.
Le photovoltaïque, un marché sensible
Face à cette situation qui ne permet pas de réduire la dépendance européenne aux produits chinois malgré l'existence d'une offre issue d'entreprises européennes et alors que le solaire doit jouer un rôle important dans la décarbonation de l'industrie et la transition vers les énergies renouvelables, la Chine est soupçonnée d'apporter une aide financière illégale à ses entreprises pour faire chuter les prix des produits chinois, inonder le marché et tuer la concurrence.
Deux enquêtes "anti-subventions" doivent donc faire la lumière sur les pratiques des consortiums de fabricants de panneaux solaires dont certains sont pilotés par le géant chinois Longi.
Les investigations sont ouvertes alors que deux de ces consortiums sont candidats pour la création d'un parc photovoltaïque de 110 MW en Roumanie, financé partiellement sur fonds publics.
Encore des subventions chinoises cachées
En cassant les prix grâce aux aides d'Etat chinoises et en faussant ainsi le jeu de la concurrence à leur avantage, ils pourraient facilement remporter le marché et récupérer en retour les investissements publics européens.
La Commission européenne va avoir quatre mois pour étudier les dossiers et décider d'autoriser en échange de remèdes ou de bloquer la participation des consortiums incriminés à l'appel d'offre roumain.
Elle ne devrait toutefois pas aller beaucoup plus loin car il reste difficile de sanctionner trop vivement l'industrie photovoltaïque chinoise en Europe qui représente à elle seule plus de 90% des installations.
Outre les véhicules électriques, la Commission s'est aussi attaquée au marchand en ligne AliExpress, l'accusant de laisser vendre des contrefaçons de marques et de faux médicaments.
La résistance s'organise également face à Shein, accusée de tous les maux de la fast fashion tandis qu'en Europe aussi, on réfléchit à interdire ou limiter l'emprise du réseau social TikTok sur les jeunes générations, déjà sur la sellette aux Etats-Unis.