Les Etats-Unis mènent depuis plusieurs années une politique de restrictions commerciales contre la Chine pour les technologies et produits électroniques susceptibles d'être utilisés à des fins militaires ou pour malmener des minorités religieuses.
Dans les semi-conducteurs, la Chine n'a plus accès aux dernières technologies de processeurs et aux procédés de gravure les plus fins, ce qui l'oblige à rester en arrière, le temps de rattraper en interne son retard de plusieurs années.
Les USA ont même obtenu des accords avec d'autres pays comme les Pays-Bas et le Japon pour faire bloquer les exportations d'équipements de lithogravure avancés. Des mesures aussi restrictives pourraient-elles aussi être prises au niveau européen ?
Les technologies sensibles à surveiller
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen l'a laissé entendre récemment en soulignant que l'Union européenne devait se préparer à prendre des mesures afin d'empêcher ses technologies sensibles d'être détournées pour des usages militaires ou utiliées pour restreindre les droits humains des communautés (potentiellement ici les Ouighours).
Sans surprise, elle suggère que des domaines de haute technologie, comme la microéelectronique, l'informatique quantique, la robotique, l'intelligence artificielle ou la biotech devraient être particulièrement surveillés.
Ne pas rester naïfs
"Nous devons nous assurer que le capital, l'expertise et les connaissances de nos entreprises ne sont pas utilisées pour améliorer les capacités militaires et de renseignement de ceux qui sont aussi des rivaux systémiques", a-t-elle indiqué lors d'une conférence devant des chercheurs universitaires.
La Chine reste un partenaire vital pour l'Europe avec lequel il faut maintenir des liens mais son soutien à la Russie dans le conflit avec l'Ukraine et le risque non négligeable de développement de capacités militaires qui pourraient finir par représenter une menace pour la sécurité nationale doivent être pris en compte et amener l'Europe à se montrer plus ferme dans sa relation.
Les mauvaises langues pourront toujours dire que la très atlantiste Ursula van der Leyen va répliquer la stratégie américaine sur le Vieux Continent...mais au profit de qui ?