De la Station Spatiale Internationale (ISS) aux futures stations orbitales privées et de la conquête de la Lune à celle de Mars, les humains vont passer un temps toujours plus long dans l'espace, qu'il s'agisse de stationner durablement dans des installations spatiales ou de voyager d'une planète (ou d'une lune) à une autre.
L'agence spatiale européenne (ESA) étudie dès à présent les effets de la microgravité sur le corps et sur plus généralement sur la santé en menant des expérimentations sur Terrre destinées à recréer les conditions d'un voyage spatial.
L'expérience Vivaldi menée à Toulouse entre dans une troisième phase et étudie l'impact de l'apesanteur sur le corps. La clinique spatiale du MEDES organise la campagne d'expérimentation Vivaldi III dans laquelle 10 volontaires se retrouvent allongés durant 10 jours dans de grandes baignoires remplies d'eau.
Tester les effets de l'apesanteur mais sur Terre
Ils restent au sec grâce à un tissu imperméable mais sont dans une position semi-couchée avec une sensation de flottement sans appui similaire à ce que des astronautes peuvent ressentir à bord de l'ISS.
Ils utilisent des tablettes flottantes pour les activités et se nourrir et restent en position allongée même pour les besoins naturels.
Durant les 10 jours de l'expérimentation, les volontaires sont soumis à une batterie de tests pour "aider les chercheurs à comprendre comment l'espace affecte le corps humain".
Cette dernière phase de l'expérimentation teste à la fois l'immersion sèche et l'alitement anti-orthostatique (position couchée inclinée, avec la tête plus basse que les pieds) avec 10 patients chacun durant 10 jours. Les résultats des deux procédés seront comparés pour préparer au mieux la vie dans l'espace.
La première tend à recréer les conditions de micropesanteur tandis que la seconde simule le déplacement des fluides à l'intérieur du corps et l'inactivité ressentie dans l'espace, avec ses pertes de densité des masses musculaires et osseuses et le mouvement des fluides vers le haut du corps.
Des applications aussi pour la médecine terrestre
Outre les changements physiologiques associés, les chercheurs veulent en savoir plus sur les modifications hormonales et immunitaires du corps humain, ainsi que "les connexions entre le système nerveux et le système visuel" engendrés par ces conditions particulières et étendues dans le temps.
L'ambition est bien sûr de développer des protocoles pour suivre la santé des astronautes et futurs voyageurs spatiaux et trouver des solutions pour empêcher ou ralentir certains effets pouvant émerger à long terme.
Les travaux ont aussi un intérêt pour la médecine terrestre, "notamment dans le cadre des troubles liés au vieillissement", fait valoir l'ESA, ainsi que pour imaginer de nouveaux traitements pour les patients alités sur de longues durées et les personnes âgées.