Le dieselgate, c'est ce scandale mis en évidence en 2015 chez Volkswagen mais qui concerne en fait de nombreux constructeurs et qui consiste à utiliser un dispositif truqueur détectant quand un véhicule est soumis au protocole d'homologation de ses émissions de gaz polluants, notamment les NOx (oxydes d'azote).
Le système bloque alors les émissions polluantes pour obtenir de faibles valeurs d'émissions compatibles avec les normes. En conditions réelles, les véhicules polluent ainsi beaucoup plus que ce qu'annoncent les constructeurs.
Un autre élément touchant à la pollution porte sur les fenêtres thermiques, un principe qui consiste à bloquer les filtres NOx et laisser les gaz s'évacuer si la température n'est pas favorable, officiellement pour protéger les moteurs mais surtout pour maintenir leurs performances, contribuant à polluer largement au-dessus des seuils établis.
Toujours des irrégularités dans les émissions polluantes
Volkswagen et d'autres constructeurs ont été condamnés à payer des amendes mais les affaires ne sont pas terminées et la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) vient de valider le principe d'une possibilité pour les automobilistes concernés de réclamer un dédommagement.
Une nouvelle étude de l'ICCT (le Conseil international des transports propres) révèle que 19 millions de véhicules diesel en Europe, dont 3,3 millions en France, présenteraient toujours des niveaux d'émissions de NOx suspects, suggérant que des dispositifs désactivant les filtres sont toujours à l'oeuvre, avec une pollution beaucoup plus importante que ce qui est officiellement prévu.
Cela concernerait plus de 200 modèles de véhicules issus des gammes de presque tous les constructeurs. En analysant différentes sources de données concernant des véhicules homologués Euro 5 et Euro 6, il apparaît que près de 70% des véhicules ont affiché des valeurs au-dessus des niveaux maximum.
Painte contre le gouvernement
L'association CLCV rappelle que les véhicules diesel sont la première cause d'émissions de NO2 en France, un gaz nocif pour la santé humaine et présent en trop grande quantité dans l'air.
Elle fait le constat que "les gouvernements européens n'ont pas suffisamment agi pour remédier à l'ampleur du problème mis en lumière par le scandale du dieselgate et, dans de nombreux cas, les constructeurs automobiles n'ont pas été sanctionnés ou tenus responsables" quand, de leur côté, les citoyens ont dû batailler pour obtenir des compensations financières.
CLCV, avec ClientEarth et France Nature Environnement, ont donc adressé une plainte au gouvernement français "pour son incapacité à lutter contre le fléau des dispositifs illégaux d'invalidation, qui provoquent une pollution excessive des véhicules diesel".