L'espace terrestre proche n'est plus vraiment une zone neutre où se cotoient satellites civils et militaires d'observation. De plus en plus de relevés de rapprochement entre objets positionnés sur différentes orbites sont signalés avec des intentions qui ne se limiteront bientôt plus à la seule observation mais pourraient devenir offensives.

Observer passivement ne suffit plus et la Direction générale de l'Armement (DGA) a présenté une initiative Toutatis qui veut poser les bases d'un système de surveillance renforcée de l'espace avec désormais une capacité d'action pour se défendre contre des opérations hostiles.

Toutatis defense spatiale France

Cette première expérimentation fait intervenir deux satellites en orbite basse, baptisés YODA (Yeux en orbite pour un démonstrateur agile), avec pour objectif de tester une capacité d' "action dans l'espace"  en vue de "décourager et, le cas échéant, de protéger et défendre nos intérêts dans l'espace", dans le respect du droit international.

Deux satellites pour tester la stratégie du New Space français

Le projet Toutatis doit permettre de tester les chaînes de décision et les capacités spatiales afin de pouvoir répondre à des scénarios d'agression. Elles s'appuieront sur un satellite d'action en orbite basse SPLINTER capable de manoeuvrer, approcher d'autres objets spatiaux et de mener un certain nombre d'action.

DGA Toutatis Splinter satellite 02

Il sera épaulé par un second satellite guetteur LISA1 aux capacités d'observation étendues pour surveiller et analyser toute intrusion dans l'espace français. Différents scénarios seront testés pour évaluer les performances des deux satellites qui pourront constituer le point de départ d'un système de surveillance et de protection.

Agir sans laisser de nuages de débris

Ces systèmes doivent en particulier démontrer des capacités à caractériser et neutraliser des cibles hostiles sans polluer l'espace par de nouveaux débris. L'Europe s'est engagée à renoncer aux essais d'armement ASAT (missiles anti-satellites tirés depuis la Terre).

La mise en oeuvre sera confiée à la startup U-Space, spécialiste des nano-satellites, et au groupe européen MBDA, acteur de la défense militaire.