La Chine n'apprécie pas vraiment la présence de satellites Starlink au-dessus de son territoire et réfléchit aux moyens de les désactiver en cas de conflit, par brouillage ou pas destruction.

Dans le même temps, le pays souhaite se doter de sa propre constellation de milliers de satellites de communication et elle veut la mettre en place rapidement avant que la firme d'Elon Musk ne récupère les meilleures orbites.

Elle travaille donc à un projet alternatif et vient de lancer un premier satellite expérimental baptisé Longjiang-3 qui va jouer le rôle de précurseur de la future constellation chinoise.

Outre le test de techniques de communications comme le network slicing (réservation du spectre pour des communications prioritaires), c'est aussi son design qui est mis à l'épreuve.

Un satellite plat facile à produire et à empiler

Le satellite Longjiang-3 a en effet la particularité d'être tout plat, avec une seule aile de panneaux photovoltaïque. Cette conception doit permettre plus tard d'empiler les satellites d'une constellation pour les envoyer par grappes de plusieurs dizaines d'exemplaires à la fois, à l'image de ce que fait déjà SpaceX pour sa constellation Starlink.

Longjiang-3 satellite communication test Chine

Conçu par HITSat (Harbin Institute of Technology), il s'appuie sur une plate-forme de satellites assurant des débits descendants de 600 Mbps et montants de 500 Mbps, pour une masse totale de 160 Kg (120 Kg pour le satellite et 40 Kg pour les équipements) avec un cycle de fonctionnement de cinq ans et une motorisation électrique.

En route vers une gigaconstellation Guowang

La conception plate de Longjiang-3 doit assurer une production de masse rapide et son empilement dans la coiffe de lanceurs qui placera les satellites en orbite basse afin de constituer une vaste infrastructure de communication spatiale.

La constellation nationale Guowang pourrait ainsi se doter de 13 000 satellites LEO (Low Earth Orbit) offrant des capacités similaires à celles de Starlink ou d'autres réseaux satellites en cours de constitution.

A défaut de disposer encore de lanceurs réutilisables comme le Falcon 9 de SpaceX (même si elle y travaille avec la future fusée Longue Marche 8), la Chine adaptera en attendant son lanceur Longue Marche 5B pour accueillir les grappes de satellites dans son étage supérieur.

La Chine n'est pas seule à vouloir se doter de son propre réseau de satellites en orbite basse. L'Europe a posé les premières briques d'une future constellation Iris2  qui doit lui assurer une souveraineté sur les communications satellites.

Source : Spacenews.com