Si le LHC, le grand colissioneur de hadrons a permi de réaliser des découvertes critiques en physique, le projet d'un nouvel anneau pbien plus imposant fait débat.
Un colosse 100 fois plus puissant que le lhc
L'ambition affichée par le CERN est de se doter d'un nouvel accélérateur de particules qui surpasserait très largement les capacités de l'actuel LHC (Large Hadron Collider). Il est question d'une machine conçue pour être environ 100 fois plus puissante, capable d'atteindre des niveaux d'énergie inédits pour explorer l'infiniment petit.
Le projet, connu sous le nom de FCC (Futur Colissionneur Circulaire) se présente comme un anneau de 91 km enfouis à 200 mètres sous terre, traversant une partie de la Suisse, mais avec une majeure partie localisée en France.
Les raisons scientifiques de ce projet
Pourquoi une telle démesure ? L'objectif est de repousser les frontières de la connaissance fondamentale en physique. Ce futur collisionneur permettrait de traquer de nouvelles particules élémentaires, de mieux comprendre la nature de la matière noire et de l'énergie sombre qui composent l'essentiel de l'univers, ou encore d'étudier avec une précision inégalée les propriétés du boson de Higgs, découvert au LHC.
Pour les scientifiques, la nécessité d'un tel outil est évidente comme le souligne Arnaud Marsollier : "L'actuel LHC va finir par atteindre ses limites, si l'on veut améliorer nos performances, avec plus d'énergie, plus de précision pour aller plus loin, nous avons besoin de nouveaux équipements"
Un projet géant en france qui fait débat
Ce projet titanesque, potentiellement un immense tunnel circulaire de plusieurs dizaines de kilomètres, pourrait voir le jour en France, à proximité des installations actuelles du CERN. Cependant, cette perspective ne fait pas l'unanimité et soulève un débat public. Les discussions portent vraisemblablement sur le coût astronomique d'une telle infrastructure, son impact environnemental, l'utilisation des terres et les priorités de la recherche scientifique.
En marge des questions de localisation, le budget du projet se présente comme un point de crispation majeur : 15 milliards d'euros comme enveloppe initiale... Le LHC, bien plus modeste, avait largement dépassé son budget prévisionnel, les craintes sont donc importantes concernant son remplaçant.
En France, l'outil sera accompagné de 7 sites en surface (un seul en Suisse) avec pour objectif une mise en service en 2040.
L'impact environnemental du FCC est sans doute le plus gros frein actuel : alors que les enjeux écologiques deviennent une priorité, et sans dénigrer l'intérêt scientifique du projet, la consommation énergétique colossale nécessaire au fonctionnement du collisionneur fait débat. Dans un premier rapport, on parle de l'équivalent de la consommation électrique de presque 600 000 Français.
Par ailleurs, on estime qu'il faudrait extraire plus de 16 millions de tonnes de matériaux vers la surface, et les stocker, pour l'installation du tunnel. Tunnel qui passerait non seulement sous le lac Léman, mais également dans une région sismique.
Face à ces défis et contestations, le projet devra proposer des réponses et alternatives convaincantes. La Commission nationale du débat public (CNDP) organisera des discussions autour des projets. La décision sur le lancement ou non du projet quant à lui revient aux pays membres du projet, elle n'interviendra pas avant 2028.