La mission Peregrine devait poser en douceur un alunisseur conçu par Astrobotic sur la surface lunaire et concrétiser un premier projet délégué par la NASA à une entreprise privée (mission dite CLPS pour Commercial Lunar Payloads Services) dans le cadre du programme Artemis de retour des humains sur la Lune.
La mission était aussi une première pour le lanceur lourd Vulcan Centaur de ULA, dont ce fut le vol inaugural. Cette partie de la mission s'est bien déroulée, permettant à l'alunisseur de gagner son orbite d'attente avant de partir vers la Lune mais un problème est rapidement apparu avec des difficultés à faire pointer l'engin vers le Soleil pour charger ses batteries.
Après plusieurs heures d'analyse des données, Astrobotic a fait état d'une fuite de propergol du fait d'une valve qui ne s'est pas correctement refermée, condamnant la mission initiale.
De précieuses données recueillies
Ne pouvant plus se poser sur la Lune, la mission Peregrine n'est pas totalement perdue. Avec les réserves de carburant lui restant, le choix a été fait d'essayer d'en tirer le meilleur en activant ses instruments embarqués et les différentes charges utiles qu'elle devait poser sur la Lune.
Si certaines sont passives ou purement symboliques, d'autres nécessitent de l'énergie et sont en capacité de transmettre leurs données. Une dizaine d'équipements et de modules ont ainsi été activés et fournissent de précieuses indications sur l'environnement spatial entre la Terre et la Lune qui aideront à optimiser de prochaines missions lunaires.
Les données concernent les niveaux de radiation des rayons cosmiques ainsi que de l'activité solaire pouvant impacter les humains et l'électronique. Dans l'une des dernières actualisations de la situation, Astrobotic indiquait que Peregrine se situait désormais à 225 000 miles de la Terre, soit 362 000 kilomètres, et donc à quelques encâblures seulement de la Lune après trois jours et demi de fonctionnement.
Une nouvelle mission CLPS dès février
Il lui resterait toujours une quarantaine d'heures de carburant, soit un peu plus que l'estimation initiale mais la valve non refermée continue de laisser lentement échapper son contenu, scellant le destin de la mission.
Cette distance parcourue a permis de recueillir des données utiles grâce aux instruments actifs et n'aura donc pas été totalement perdue pour la NASA et ses partenaires.
L'alunisseur Peregrine d'Astrobotic tel qu'il aurait dû se poser sur la Lune
Elle fournit également des données de vol qui vont aider Astrobotic à améliorer sa prochaine génération d'alunisseur, en cours de développement.
La prochaine mission CLPS, IM-1, aura peut-être plus de chances pour poser un alunisseur conçu cette fois par Intuitive Machines. Elle doit être lancée durant le mois de février.