Apple et FBI s'affrontent sur la question de l'accès aux données chiffrées d'un iPhone utilisé par l'un des auteurs du massacre de San Bernardino et derrière l'un ou l'autre se positionnent bon nombre d'acteurs.
Les grands groupes de l'industrie high-tech ont eu tendance à se ranger derrière l'avis d'Apple, suggérant que céder à la requête du FBI et affaiblir les défenses de l'appareil mobile serait le point de départ d'une fragilisation des efforts de sécurisation mis en place après les révélations d'Edward Snowden.
Les tenants du camp du FBI soulignent une position plus mercantile d'Apple que bienveillante vis à vis de données personnelles qui sont par ailleurs largement utilisées pour alimenter divers services commerciaux, et certains assimilent presque la position d'Apple à une complicité indirecte avec les criminels.
Du côté des récents soutiens d'Apple, on trouve la fondation Mozilla qui participe à l'amicus curiae déjà signé par Google, Microsoft ou Facebook. Le haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a également affiché son soutien au groupe de Cupertino en soulignant les dangers de la boîte de Pandore que chercherait à ouvrir le FBI.
Dans un communiqué, il évoque des "implications qui pourraient être extrêmement dommageables pour les droits de l'Homme de millions de personnes, y compris pour leur sécurité physique et financière". "Un succès dans l'affaire contre Apple aux Etats-Unis établirait un précédent qui pourrait rendre impossible pour Apple ou toute autre société informatique majeure de protéger la vie privée de ses clients partout dans le monde", insiste le haut-commissaire.
Il met en avant l'existence d'autres moyens que l'intrusion dans un smartphone via un logiciel spécifique fourni par Apple pour faire avancer les enquêtes. Il rappelle enfin que les outils de chiffrement sont sont largement utilisés dans le monde et contribuent aussi à protéger journalistes, lanceurs d'alerte et dissidents politiques.