Depuis mardi, Apple procède à une suppression d'applications de l'App Store dans l'Union européenne. Cette mesure répressive est en lien avec le règlement européen DSA (Digital Services Act) sur les services numériques.
En l'occurrence, une disposition qui impose aux développeurs de fournir des informations de contact détaillées pour leurs applications. Une restauration dans l'App Store des applications retirées pourra se faire une fois le statut professionnel ou de commerçant (trader status) dûment renseigné et vérifié par Apple.
Des exigences du DSA
Apple indique qu'en vertu des articles 30 et 31 du DSA, les développeurs d'applications doivent préciser leur statut de commerçant qui comprend des coordonnées complètes, dont une adresse postale, un numéro de téléphone et une adresse e-mail.
Après vérification, Apple publie de telles informations sur la page produit App Store quand des applications sont distribuées dans l'UE. « Même si vous ne distribuez pas d'applications dans l'UE, vous devez quand même déclarer votre statut de commerçant », précise Apple.
Visibles sur la page de l'application dans l'App Store, les informations permettent aux utilisateurs de contacter directement les développeurs en cas de besoin.
Conséquences sur l'App Store européen
Apple avait prévenu bien en amont de la date butoir du 17 février 2025 pour une mise en conformité. Selon des chiffres d'Appfigures cités par TechCrunch, près de 135 000 applications sont devenues inactives sur tous les App Store de l'UE au cours de ces dernières heures.
Malgré les avertissements, de nombreux développeurs n'avaient donc pas fourni les informations de contact requises, entraînant ainsi une sanction avec la suppression de leurs applications de la plateforme.
Par définition, le statut de commerçant est retenu pour toute application qui génère des revenus via l'App Store (téléchargements payants, achats intégrés ou encore publicités). Il touche également les applications utilisées dans le cadre d'un commerce, d'une entreprise ou d'une profession.
Un impact pour les développeurs indépendants
L'obligation suscite un mécontentement, voire des inquiétudes en matière de confidentialité de la part de petits développeurs et d'indépendants qui avaient pour habitude de seulement communiquer une adresse e-mail pour un support client.
Certains d'entre eux ont adopté des solutions alternatives qui reposent par exemple sur des espaces de coworking, des bureaux, des boîtes postales ou des numéros de téléphone virtuels pour protéger leurs propres informations personnelles. Mais cela peut engendrer des coûts supplémentaires…