Alors que le lancement de la tablette iPad 2 est imminent et va capitaliser sur le succès du premier modèle, écoulé à environ 15 millions d'exemplaires depuis son lancement en avril 2010, l'OS Android a désormais des arguments pour une concurrence frontale avec l'arrivée d' Android Honeycomb.

Le début d'année, avec les salons CES et MWC, a été l'occasion d'une véritable démonstration de force de Google, avec des dizaines de produits annoncés par les plus grands fabricants d'électronique, mettant à profit la percée des processeurs mobiles dual core.

Mais de l'effet d'annonce à la réalité commerciale, il y a un pas que beaucoup de médias spécialisés, éblouis par les promesses des constructeurs, sautent allègrement, oubliant que c'est le public, qui a toujours le dernier mot, faisant ou défaisant le succès d'un produit, aussi bon soit-il sur le papier.

De ce constat, un analyste, Trop Chowdhry, de Global Equities Research, en tire la conclusion que Android Honeycomb, aussi bon soit-il, est une plate-forme faite par et pour des geeks, mais qu'elle a peu de chances de toucher le grand public, au contraire d'un iOS qui encadre étroitement toutes les manipulations, balisant de façon rassurante le terrain mais ne permettant aucune fantaisie hors des limites décidées par Apple.


La charrue avant les boeufs

Ceci dit, l'avis de l'analyste semble surtout reposer sur les commentaires concernant la première ( et pour le moment seule ) tablette Android Honeycomb du marché, la Motorola Xoom, dont les retours suggèrent qu'elle a peut-être été lancée un peu vite, créant une certaine frustration.

D'autres tablettes sous Honeycomb sortiront dans les prochaines semaines / prochains mois, avec l'appui de grandes marques et c'est plutôt à ce moment qu'il sera possible d'en évaluer l'impact. Malgré tout, Trop Chowdhry suggère cependant que l'origine du problème vient du fait que Google, en tant que société issue du Web, ne sait pas forcément répondre aux problématiques du monde mobile.

Son argumentation est que si ses services en ligne ont tant de succès, c'est aussi qu'ils sont gratuits, rendant les utilisateurs plus tolérants face à d'éventuels dysfonctionnements. En revanche, pour les acheteurs de produits à 800 dollars ( prix de la Motorola Xoom ), tout cahot des services est préjudiciable et moins pardonné.

Malgré tout, l'analyste ne se fait pas d'inquiétude pour Google...tout simplement parce que ce n'est pas le géant de la recherche qui supporte le risque de l'échec de l'OS mobile. Même si Android Honeycomb devait ne pas séduire le public, cela pèsera très peu dans son activité.

Ce qui est loin d'être le cas pour ses partenaires constructeurs et fabricants de semiconducteurs, placés en première ligne. Une expérience utilisateur décevante impactera directement leurs ventes et leurs résultats financiers, faisant plus que jamais ressortir les antagonismes iOS ( fermé ) / Android ( ouvert ).
Source : Forbes