Entre les libraires et Amazon, le bras de fer dure depuis plusieurs années. La puissance économique de la firme lui permettait d'offrir les frais de livraison à l'achat des livres sur sa plate-forme.

Les libraires ne pouvant s'aligner, une loi a été promulguée pour imposer un minimum de 3 € de frais de livraison pour des achats de moins de 35 € de livres neufs afin de tenter de rééquilibrer le marché.

La loi du 30 décembre 2021 prévoit en effet que la livraison de livres neufs ne peut pas être gratuite..."sauf si le livre est retiré dans un commerce de vente au détail de livres".

Le retrait Amazon Locker, arme secrète de la bataille du livre

Outre le fait d'avoir contesté cette législation devant la justice administrative, affaire qui va remonter jusqu'à la Cour de Justice de l'Union européenne (CJUE), et sans attendre son avis, Amazon pense avoir trouvé une solution pour proposer de nouveaux la gratuité des frais de livraison sur les livres.

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La firme annonce dans un communiqué que "pour leurs commandes de livres, les clients peuvent désormais choisir la livraison gratuite dans un vaste réseau de plus de 2500 points de retrait partout en France", en précisant que "cette option est disponible pour une sélection de points de retrait situés dans des commerces vendant notamment des livres".

Le groupe d'e-commerce compte donc utiliser la force de frappe et la couverture des casiers de retrait automatisés Amazon Locker pour relancer la gratuité des frais de livraison de livres en rappelant que "plus de 70% de ces points de retrait sont situés dans des zones rurales ou petites villes".

Un casier automatisé compte-t-il pour un commerce de livres ?

La firme met logiquement en avant le renforcement de la capacité d'accès à la culture pour tous. Mais il n'est pas sûr que le monde des libraires apprécie cette manoeuvre.

Logo Amazon

Interrogé par l'AFP, le Syndicat de la librairie française indique déjà sa surprise face à cette initiative, notamment sur sa portée en se demandant si un casier de retrait peut être assimilé à un commerce et s'il suffit d'avoir un casier dans un supermarché pour répondre aux critères de la loi.

Une nouvelle bataille est sans doute sur le point de démarrer alors même que le projet de loi des finances 2025 et ses recherches d'économies risque de fragiliser un peu plus les librairies indépendantes.

Source : La Tribune / AFP