Le secteur de l'intelligence artificielle est en ébullition et les GAFAM, tout en développant leurs propres solutions en interne, craignent de se laisser déborder et cherchent à contrôler les startups les plus actives.

Tandis que Microsoft s'est rapidement rapprochée d'OpenAI pour prendre une longueur d'avance, Google et Amazon ont décidé de réaliser des investissements dans Anthropic, entreprise rivale d'OpenAI qui développe une IA Claude mettant en avant des critères de sécurité plus fermes que ceux de ChatGPT.

Dans tous les cas, ces présences de grands groupes dans au coeur des startups de l'IA attirent l'attention des régulateurs qui craignent que les GAFAM ne verrouillent le secteur pour étouffer toute possibilité de concurrence.

Amazon également dans le viseur de la CMA britannique

Entre acquisitions qui ne disent pas leur nom (et qui évitent ainsi les obligations réglementaires) et abus de position dominante, les investigations se sont multipliées ces derniers mois.

L'autorité de régulation britannique avait ainsi annoncé ouvrir une enquête sur les liens entre Anthropic et Google / Alphabet et le degré de contrôle du géant américain dans la gouvernance de la startup.

Moins de 10 jours plus tard, une investigation similaire est lancée par la même autorité et pour les mêmes motifs en visant cette fois les liens entre Anthropic et Amazon.

Amazon Anthropic

Le géant de l'e-commerce, discret sur ses projets IA et qui laisse planer le doute sur un retard éventuel dans le domaine, avait annoncé un investissement conséquent  de 4 milliards de dollars (en plusieurs fois et en fonction de certains critères), avec la mise à disposition de son infrastructure cloud AWS.

L'opération, annoncée fin 2023, semblait directement destinée à contrer l'effort financier et la présence de Microsoft dans les rouages d'OpenAI et sa main-mise sur ChatGPT.

Pas encore de griefs concrets

L'Autorité britannique CMA se donne jusqu'au 4 octobre pour déterminer si l'association entre Anthropic et Amazon constitue un abus de position de dominante et un risque pour le jeu de la concurrence.

Le groupe américain a rapidement réagi en soulignant qu'il ne dispose pas d'administrateur au conseil d'Anthropic et que la startup reste libre de s'adresser à d'autres fournisseurs. Comme dans le cadre de l'investigation concernant ses liens avec Google, Anthropic a rappelé ici aussi l'indépendance de sa gouvernance.

Le régulateur britannique n'est pas le seul à avoir des enquêtes sur les liens des GAFAM avec les startups IA. La FTC américaine et le régulateur européen veulent en savoir plus sur l'organisation du marché et ses points de blocage. L'ensemble des régulateurs s'est engagé à coopérer pour assurer un cadre de développement sain pour l'intelligence artificielle.

Source : Reuters