Le groupe télécom et média Altice a été fondé en contractant une très forte dette lors du rachat de l'opérateur SFR et dont il reste des dizaines de milliards d'euros à rembourser, avec des échéances régulières.
Dans le même temps, la firme est touchée depuis plusieurs mois par une affaire de corruption concernant Armando Pereira, fidèle bras droit de Patrick Drahi. Le PDG d'Altice, lui-même ciblé il y a peu par des journalistes sur la gestion de sa fortune personnelle, a multiplié les déclarations pour se désolidariser des actions de son ancien associé et tenter de rassurer sur le tenue des affaires.
Mais les belles paroles ne suffiront peut-être pas cette fois-ci et les investisseurs attendent des mesures concrètes. Cela pourrait passer par une ouverture du capital de SFR, malgré tout le mal que s'est donné Patrick Drahi pour contrôler la totalité de l'opérateur et le faire sortir des marchés cotés.
Trouver du cash rapidement pour affronter les échéances
Cette solution permettrait de dégager rapidement du cash et de contribuer à payer les échéances de la dette tout en repoussant les suivantes et se donner le temps de préparer les prochaines manoeuvres, rapporte le journal La Tribune.
Pour faire oublier les 24 milliards d'euros de dette, Patrick Drahi a mis en valeur auprès des investisseurs son fleuron SFR armé de ses 20,5 millions d'abonnés mobiles et 6,5 millions d'utilisateurs en fibre.
Si la fin de la guerre des prix des abonnements a allégé la pression de la concurrence, le recrutement de nouveaux abonnés reste toutefois difficile, contredisant la vision d'un avenir radieux pour SFR souffrant par ailleurs toujours de marges de manoeuvres limitées du fait du poids de la dette.
Désendetter, la priorité officielle
La priorité est donc plus que jamais au désendettement dans un contexte pourtant compliqué par des conditions économiques défavorables renchérissant les taux et freinant les ventes d'actifs.
La Tribune fait un parallèle avec la situation d'Altice en 2017 et 2018 marquée par un recul d'activité de SFR qui avait fortement affaibli le cours en Bourse et obligé à une réorganisation rapide pour éviter un effondrement total.
La période avait été marquée par le retour en première ligne de Patrick Drahi pour motiver les troupes et rassurer sur les perspectives. Il reste à voir si sa parole porte toujours.