La Commission européenne annonce l'ouverture d'une enquête formelle visant AliExpress. Elle doit déterminer si la plateforme a enfreint le règlement DSA (Digital Services Act) sur les services numériques.

Les domaines concernés sont la gestion et l'atténuation des risques, la modération du contenu et le mécanisme interne de traitement des réclamations, la transparence de la publicité et du système de recommandation de contenus, la traçabilité des vendeurs tiers et l'accès des chercheurs aux données.

En particulier, la procédure va se pencher sur des manquements supposés dans les obligations d'AliExpress pour la lutte contre la vente de produits dangereux (faux médicaments, compléments alimentaires...), les risques pour la sécurité des mineurs en lien avec la vente de jouets et même la présence de contenu pornographique sur la plateforme.

Une première avec AliExpress et le DSA

" Le DSA ne concerne pas seulement la haine, la désinformation et le cyberharcèlement. Il est aussi chargé de veiller au retrait des produits illégaux ou dangereux vendus dans l'Union européenne via les plateformes d'e-commerce ", déclare Thierry Breton, commissaire européen pour le marché intérieur.

" AliExpress doit se conformer pleinement au DSA et prendre des mesures proportionnées pour lutter contre la diffusion de produits dangereux pour la santé des consommateurs et des mineurs, y compris par les influenceurs membres de son programme d'affiliation. "

Dans le giron du groupe chinois Alibaba, AliExpress revendique plus de 104 millions d'utilisateurs actifs par mois au sein de l'UE. C'est une très grande plateforme en ligne qui tombe sous le coup du DSA depuis l'été dernier, au même titre qu'Amazon, Booking.com ou encore Zalando dans l'e-commerce. Le mois dernier, les obligations du DSA sont entrées en application pour toutes les plateformes et intermédiaires en ligne offrant des services en Europe.

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La réaction d'AliExpress

" Nous respectons toutes les règles et réglementations applicables sur les marchés où nous opérons. En tant que très grande plateforme en ligne, nous avons travaillé et continuerons de travailler avec les autorités compétentes pour garantir que nous respectons les normes applicables et que nous sommes en mesure de répondre aux exigences du DSA. AliExpress s'engage à créer un marché sûr et conforme pour tous les consommateurs ", a réagi Alibaba (TechCrunch).

Pour le DSA, c'est la troisième enquête formelle ouverte par la Commission européenne, après les réseaux sociaux X et TikTok. Si des infractions sont confirmées, ils encourent une amende de jusqu'à 6 % de leur chiffre d'affaires annuel mondial. Des récidives peuvent entraîner l'interdiction de mener des activités sur le marché européen.