La science et la physique pourraient prochainement obtenir le saint Graal grâce aux dernières avancées dans le domaine de l'informatique quantique. Des chercheurs de l'UC Santa Barbara dirigés par le professeur John Martinis viennent de faire la démonstration d'un nouveau niveau de fiabilité des qubits.
Le qubit ( Quantum bit ) est la plus petite unité de stockage d'information de l'information quantique. En informatique traditionnelle, le bit classique ne se trouve que sous deux états différents : 0 ou 1 . Le qubit ajoute un principe de superposition et peut ainsi prendre la valeur 0 , 1 ou les deux en même temps.
L'informatique quantique promet un gain tant en rapidité de calcul qu'en puissance disponible, mais actuellement, la technologie se heurte à des problèmes de fiabilité induite par la nature fragile des états quantiques.
Grâce au principe de superposition, il est possible de mener des opérations de calcul multiples en simultanée, malheureusement, le qubit se veut particulièrement instable et a tendance à " oublier " rapidement son état. C'est pourquoi les chercheurs ont développé le code stabilisateur, un code quantique autocorrecteur qui fait l'objet d'améliorations dans le but d'atteindre les 99% de fiabilité et pouvoir enfin proclamer l'existence d'un ordinateur quantique pleinement opérationnel.
L'équipe de chercheurs de l'UC Santa Barbara a ainsi mis au point un réseau informatique quantique baptisé Xmon proposant suffisamment de précision pour rendre la correction quantique viable, et donc permettre aux physiciens et autres scientifiques d'explorer les capacités de l'informatique quantique.
Il s'agit de 5 qubits supraconducteurs disposés en réseau linéaire, présenté comme le premier au monde à dépasser la barrière symbolique des 99 % de précision. Le système expérimental ouvre la porte au développement de réseaux quantiques beaucoup plus imposants. Les derniers tests menés par le groupe de chercheur a atteint 99,92% de fiabilité avec une porte logique à un seul qubit, et jusqu'à 99,4% avec une porte logique à deux qubits.
Pour les chercheurs, il s'agit d'un pas en avant significatif vers la réalisation du premier ordinateur quantique universel, capable de traiter n'importe quel algorithme, contrairement à l'ordinateur quantique de la firme canadienne D-Wave qui se limite à résoudre des ensembles de tâches et à de l'optimisation.