Introduction
Alors que d'autres éditeurs se débattent avec une licence bien plus visible, à savoir Moto GP, Milestone a décidé de poursuivre l'aventure Superbike. Il faut pourtant bien l'avouer, ce n'est pas la chose la plus facile que de tenter d'utiliser une licence moto aussi peu visible sur les ondes de nos télévisions chiches en la matière et qui ne condescendent qu'à diffuser quelques Grand Prix du cirque Moto GP. D'ailleurs procéder ainsi, c'est un peu comme si on laissait la F1 à d'autres pour se concentrer sur le Champ Car.
L'idée de se décaler par rapport à la concurrence n'est pas idiote, mais prendre un tel risque est un pari audacieux lorsque l'on connaît le suivisme possible des acheteurs vers un produit qu'ils connaissent au moins déjà. Mais les développeurs en sortant SBK 09, comme pour les précédents d'ailleurs, on poussé l'idée de différenciation jusque dans le type de gameplay proposé par ce jeu qui se veut à géométrie ultra variable.
Un jeu réglé...
Le premier élément qu'il convient de noter avec soin, c'est donc cette volonté traduite dans les faits, de donner au joueur qui tâte le bitume par l'entremise de ce soft une palette de choix importante. Car il est possible de jouer à SBK 09 de bien des manières, et ce grâce à de nombreux réglages de paramètres. Au premier rang de ceux-ci, se trouvent les paramètres de maniabilité que l'on s'impose. Et oui, vous avez le choix et en plus cela ne vous limite pas ensuite. On détermine donc le style de pilotage. Soit on prend un des niveaux préréglés, soit on le modifie.
Pour ce faire, pratiquement vingt paramètres sont à votre disposition, allant de le mise en action d'assistance au pilotage générale ou au système anti bloquant des roues, puis en passant par les paramètres d'inertie liés au poids de la moto ou bien du pilote ou bien encore allant vers le départ lancé, l'affichage des flèches directionnelles indiquant le moment de freiner ou enfin la désormais inévitable trajectoire. Au final, on peut donc tout à fait se faire sa propre maniabilité, que l'on souhaite lutter immédiatement pour le podium ou bien découvrir peu à peu les rouages de ces machines.
Mais il est également possible de choisir le niveau de ses adversaires. Cela n'a peut être pas l'air très "fair" ainsi mais cela revient simplement à choisir le niveau de difficulté de l'IA et les temps que nos amis bot vont réussir à péter. Dites-vous bien que chaque paramètre modifie notablement le niveau de ce jeu et c'est donc le premier constat, à savoir que vous avez entre les mains un soft qui peut s'adapter à tout le monde en terme de niveau de dextérité. Mais cela ne s'arrête pas ici.
... tout autant que sa moto !
En effet, si l'expert en pilotage et le noob absolu pourront s'essayer à ce soft, chacun d'entre eux pourra également faire de ce titre un long parcours vers la performance. Car quel que soit le niveau choisi, on peut avoir accès à de nombreux réglages au niveau de la moto. Très traditionnellement, on peut ici régler tout ce qui touche à la suspension, à la boite, au freinage, à la chaîne et sa tension ou encore aux pneus. De quoi s'amuser donc. Mais en plus, on a le droit d'aller papoter avec l'ingénieur.
Et la cela devient encore plus prenant car on peut lui demander des conseils puis aller checker les données télémétriques que l'on a pu collecter en faisant des tours de piste. Mieux encore, une fois sauvegardées, ces données pourront être de nouveau utilisées et comparées dès lors que vous aurez modifié les réglages. Ainsi, vous observez avec précision, les facteurs propres à votre passage à un endroit et le comparez avec l'ancien paramétrage de votre engin.
On vous indique ici des éléments pas toujours facile à appréhender mais terriblement utiles comme la vitesse de passage, le rapport de boite, la puissance développé, le régime moteur, la compression, le couple, l'angle, etc...Cela n’a l'air de rien ainsi, et on est tout à fait en droit de passer complètement à coté de ces infos, mais la possibilité offerte au joueur de prendre en compte tous ces paramètres apporte une réelle profondeur à ce gameplay qui se montre au final assez exhaustif.
Aussi innovant que Michel Drucker
Le reste du jeu n'est donc que course, performances, podiums, gadins, accrochages, wheeling et burn out comme l'on pouvait s'y attendre. Et quelque part cela déçoit au moins en partie, surtout si l'on a eu le loisir d'aller s'essayer au précédent volet. Car si l'ensemble a subi un lifting, il n'y a pas de révolution. Bon, d'accord, l'ajout des dégâts tant à la moto que la salissage de la jolie tunique du pilote sont des modifications agréables mais franchement, acheter un jeu juste pour cela n'est pas raisonnable.
Par ailleurs, deux nouveaux circuits ont été ajoutés, conformément à ce qui se fait dans le championnat du superbike 2009 et les écuries ont été mises à jour. En quelque sorte, le minimum syndical pour pouvoir revendiquer l'appellation 2009. Pour le reste, les différences sont ténues. Graphiquement, l'ensemble a été revu et corrigé mais ces modifications ne font pas passer ce jeu, déjà relativement réussi il y a un an, dans une autre dimension. Les engins sont bien modélisés, les pilotes aussi mais pour les décors c'est toujours aussi vide.
Coté modes de jeu, pas grand chose non plus à redire mais rien qui nous transporte d'enthousiasme non plus. On a le droit à un mode solo habituel où l'entraînement est possible, la réalisation d'une vingtaine de défis où l'on collecte les breloques en fonction des figures imposées, des courses one shot pour les rétifs à l'effort prolongé et donc le gros morceau qu'est le championnat. Online, des modes classiques sont proposés plus un original où les équipes de deux à quatre joueurs cumulent leur perf pour déterminer le vainqueur. Mais c'est tout de même assez mince.
Le plateau
Conclusion
Il n'y donc pas matière à se soulever de sa chaise et faire la holà en voyant arriver cette nouvelle itération de SBK. Apportant un minimum de nouveauté et updatant logiquement ses données il se contente de continuer à offrir un soft accessible à tous et où chacun pourra faire sa place, ce qui constitue évidemment sa plus grande force. Mais cette auberge espagnole de la jouabilité n'est pas exempte de tout reproche dont un majeur : les temps de chargements.
Car s'il est un point qui surpasse tous les autres en matière de désagrément, c'est bien celui-là. On passe alors un temps infini à regarder son écran qui charge. Comme en plus, en mode championnat, on passe des essais, aux qualifications au tour de superpole, au tour de chauffe puis à la course et qu'entre chaque on a parfois plus de deux minutes de chargement, on s'irrite assez vite. Et à moins d'avoir des incontinences urinaires importantes, on s'ennuie très rapidement.
+ Les plus
- Arcade et simulation dans un même jeu
- Paramétrable à l'envie
- Le championnat du Superbike
- Les moins
- Les chargements: longs et nombreux nombreux
- Add-on du 08 plus qu'autre chose