Introduction
Après le décès de Colin Mc Rae dans un accident, d'hélicoptère si la mémoire des récents événements ne fait pas défaut au testeur qui écrit présentement, l'ambiance chez les gamers fous de simulation de rallye ne devrait pas être au beau fixe. En effet, le célèbre pilote et sa suite de jeux labellisés ont depuis bien longtemps pris la première place du podium de ce genre de jeux. Au diable les WRC championship, les V-Rally ou encore les vieux... Sega Rally. Une telle tragédie ne peut réjouir personne et aucun d'entre nous ne pense que les concurrents de Codemasters aient pu un instant se dire que cela les arrangeait.Mais il est un fait : la série sera difficile à poursuivre au delà d'une hypothétique sortie en forme d'hommage et il va bien falloir lui trouver un remplaçant comme figure de proue. Et durant tout ce temps là, les adversaires vont tenter de faire leur place. Même si à l'heure de la programmation de ce titre les événements malheureux n'étaient pas survenus, c'est toutefois dans ce contexte que parait le dernier jeu de rallye siglé Sega. Et bien avant tout le reste, c'est au titre en premier lieu qu'il revient de s'intéresser si d'aventure on se pose la question de la succession du leadership.
Talon-pointe de rigueur ?
Voila, c'est reparti pour des joutes bolides contre bolides. A l'inverse de bons nombre de jeux de ce type, et au mépris de la façon de procéder du championnat du monde des rallyes ou notre cher Sébastien Loeb est encore en course pour un historique quadruplé, Sega nous rattrape par la ceinture de sécurité. Ici d'ailleurs, compétition oblige, ce sont surtout des sangles et des harnais. Enfin bon, peu importe, l'essentiel de ce titre est ailleurs que dans la sécurité et autres airbags. On a évité de trop s'étaler sur le décès de l'ancien coureur, on évitera tout autant de s'éterniser sur la cruelle malédiction qui semble atteindre les spectateurs de ces courses actuellement.Heureusement, dans ce jeu, on évolue la plupart du temps dans des endroits ou le public est interdit d'accès. On alterne donc entre les forêts sinueuses, les routes montagnardes tortueuses, les sillons asphaltés ou encore les steppes arides et souillées par la terre ocre. Seuls les points de passages sont agrémentés par la foule. Toutefois, loin du public, vous n'êtes pas loin de tout le monde. Vous êtes même très près de vos concurrents. On se touche, on se pousse, on s'appuie dessus pour prendre un virage serré. En fait, ça fait plus penser au trophée Andros qu'au WRC mais bon. Le fait est que la recette fonctionne toujours aussi bien au niveau de l'intérêt.
Récemment, un samedi soir d'infortune, un jeu télévisé posait la question suivante : "je suis quatrième, je double le troisième et le second, quelle est ma position ?". Au delà de la réponse évidente, dans Sega Rally il va ainsi falloir vous battre pour terminer devant les 5 autres concurrents qui ont tous, les bougres, la même idée que vous... gagner bien sûr ! On voit donc bien l'axe principal de ce jeu, se battre contre les autres avant de se battre contre le temps. Et pour se battre il nous faut des armes, qui sont ici nos bolides.
Plutot croix-bouton X !
Le joueur dispose donc d'un attirail léger au départ de sa quête de victoire. Tout au plus quelques caisses pas trop défraîchies et un palmarès à l'état végétatif. Mais en réalisant deux ou trois performances, on obtient vite des trophées, des voitures supplémentaires et des courses débloquées. Par contre pour les magnums de champagne il faut repasser. Toutefois, et c'est le premier bémol, les différents véhicules proposés ne se départissent pas réellement les uns des autres à part sur le plan esthétique. Que l'on prenne alors une Skoda Fabia, une 207 WRC ou une Xsara n'aura d'autre effet qu'une physique légèrement modifiée dans les virages et un changement de design.Par ailleurs, le second bémol provient de la conduite en elle même. Bon, alors il est clair que les jeux qui nous proposent vingt cinq manipulations simultanées ou coordonnées avec quatorze boutons différents et qui nous filent des luxations qu'on est en peine d'expliquer à son boss le lundi matin, on en veut pas. Mais tout de même, une PSP est un petit outil dont on peut utiliser au moins les quatre boutons de droite et la croix directionnelle sans avoir besoin d'être hyper agile. Ici, il vous est donc quasiment uniquement nécessaire d'accélérer et de tourner. Au pire des virages les plus epinglesque, on relâche le bouton d'accélération, mais pas trop longtemps non plus !
Enfin, disons qu'il s'agit d'un "hat-trick" du bémol, la facilité déconcertante de ce jeu est une vraie mauvaise surprise. Au début, on se dit que c'est parce qu’on est super habitué à ce type de jeu, que le niveau novice, passage obligé, sera bientôt derrière nous au moins aussi loin que les autres concurrents. Mais non, en fait cela persiste tout le temps. En résumé, ce jeu n'est pas dur et cela dure pratiquement tout le mode championnat. Seules les toutes dernières courses vous donneront vraiment du fil à retordre. Heureusement, sur PSP, les pupilles ont souvent de quoi être contentées par des atours plutôt flatteurs. Quid cette fois-ci ?
De l'insonorisation médiocre de l'habitacle...
A première vue, l'ensemble Sega Rally sur PSP est tout à fait présentable. La modélisation des véhicules est particulièrement soignée et les environnements, s'ils sont aussi peu variés que dans les courses réelles, ce que l'on ne peut imputer au jeu en lui même, restent réussis. Non, de ce coté la rien de mauvais... tant que la course n'a pas démarré ! Car en fait, c'est une tare commune à tous les jeux de course sur cette console qui ne parait pas s’y prêter, une fois parti on a du mal à tout distinguer. En fait, la forme 16/9 nuit grandement à la distance de visibilité qui fait que l'on réagit plus qu'on anticipe surtout les premières fois que l'on passe à un endroit.Toutefois, on se fait à ce problème vu que l'on parcourt souvent les mêmes circuits et qu'on les connait ainsi assez vite. Cependant, il est une chose que l'on ne peut louper devant nos yeux, ce sont les autres concurrents qui vous bloquent la vue. Tout comme vous, ils sont relativement bien retranscrits visuellement parlant et donnent ainsi du relief à un jeu qui jusqu'ici pouvait en manquer un petit peu. Cependant, les musiques et autres bruitages sont loin d'égayer un tableau pas franchement pétillant.
Les sonorités rauques de nos moteurs sont bien au rendez-vous mais pas franchement réalistes. Les crissements de pneus eux aussi se rappellent à nos bons souvenirs mais surgissent de temps à autres sur des pistes de terre... Cela reste donc au niveau de l'approximatif. Quant aux musiques, elles se laissent gentiment ignorer ce qui reste le meilleur sort que l'on puisse leur réserver. Mode de jeu éculé, jouabilité enfantine, présentation graphique et sonore quelconque : le jugement devrait donc être sans pitié vous direz-vous ? Et bien détrompez-vous...
Conclusion
On a beau égrainer les défauts qui plombent ce jeu, il n'en reste pas moins qu'on prend du plaisir à enchaîner les courses les unes derrière les autres. Enfin les unes derrière les autres, avec des temps de chargements trop important me direz-vous. Ah mince, encore un reproche... Mais voilà, on pourrait continuer à palabrer des heures, à se dire qu'il est imparfait, pas complet, trop facile ou que sais je encore, on passerait sûrement à coté de l'essentiel : le jeu et le plaisir qu'on y éprouve.C'est donc un peu un jugement de normand que l'on portera sur ce soft. Dans l'absolu, il y a beaucoup à dire. Mais dans le ressenti il y a tout autre chose. Au final, Sega rally nous aura au moins rappelé combien l'on aime les courses sur des surfaces différentes, avec des adversaires autres que le chrono et où la finesse de placement se révèle une arme ultime. Mais, puisqu'il semble toujours y avoir un mais avec ce jeu, le rappel devient vite un souvenir fugace vu que le jeu se révèle bref, sauf si vous disposez de potes pour lutter avec vous.
+ Les plus
- Jouabilité enfantine acte I
- Pas mal de véhicules disponibles
- Plaisant à jouer
- Les moins
- Jouabilité enfantine acte II
- Trop peu de circuits
- Visibilité difficile