Test Naruto Shippuden Ultimate Ninja Storm 2

N'est pas Shippuden qui veut

Datant de près de onze ans, le manga Naruto rencontre un réel succès à l'échelle mondiale. L'oeuvre de Masashi Kishimoto a été adaptée à partir de 2002 en tant qu'animé via Studio Pierrot, ce qui a permis d'élargir le nombre de fans. En raison de ce succès, de nombreuses adaptations vidéoludiques ont été développées. Parmi elles, nous retiendrons surtout Naruto Ultimate Ninja Storm, sorti en 2008 sur PS3. Conçu par CyberConnect2, cet épisode s'est révélé comme la production la plus proche de l'animé et ce, en raison d'un moteur graphique finement construit et des animations à couper le souffle. Toutefois, le titre pêchait par un mauvais traitement du scénario qui, en dépit de la bonne marche de certains éléments majeurs du manga, était fortement décousu voire illogique.

Le studio japonais s'est donc décidé à gommer ses erreurs avec Naruto Shippuden Ultimate Ninja Storm 2, tout en travaillant l'expérience de jeu et l'immersion pour coller parfaitement à l'animé. Comme son nom l'indique, ce nouvel épisode se concentre sur la seconde partie du manga, soit trois ans après l'impressionnant combat de Naruto et Sasuke dans la Vallée de la Fin. Toute la génération de notre héros a bien grandi et s'est entraînée, dans l'optique de développer davantage de techniques en rapports avec leurs affinités de combat. À l'instar de l'animé, le jeu débute dès le retour de Naruto à Konoha, son village natal, après trois années d'entraînement avec son maître, Jiraya, un ermite pervers mais incroyablement puissant. Dès les premiers instants, les amateurs du premier épisode se rendront compte des efforts fournis sur la mise en scène, offrant souvent des prises de vue et des dialogues identiques à l'animé.

Les similitudes ne s'arrêtent pas là puisque les doubleurs officiels ont répondu présent pour s'occuper des scripts du jeu. Aussi, nous vous conseillons de modifier la langue dans les options du jeu afin de profiter d'une meilleure immersion. L'ensemble de la progression scénaristique est scrupuleusement respectée jusqu'à la destruction de Konoha par Pain, l'un des leaders de l'Akatsuki - une organisation construite pour extraire les démons à queues des Jinchuriki (les hôtes) tels que Kyubi scellé dans Naruto ou encore Shukaku scellé dans le corps de Gaara (ce dernier étant nouvellement nommé Kazekage du village de Suna, dans le pays du Sable). Toutefois, quelques petits éléments s'avèrent oubliés (la blessure de Sakura par Kyubi, ou encore la décapitation de Hidan par Asuma), mais ne nuisent pas véritablement à la bonne marche du scénario, ce dernier s'appuyant fortement sur les passages clés du jeu, notamment les plus tristes (Asuma, Jiraya pour ne citer qu'eux).



Alors que le premier Ninja Storm proposait une visite intégrale de Konoha dans des environnements complètement réalisés en 3D, sa suite offre une mise en scène différente puisqu'elle s'appuie sur des plans fixes en 2D, avec la réalisation de certains éléments en 3D. Cette nouvelle optique offre un gameplay d'exploration similaires aux RPG, ce qui n'est pas vraiment pour nous déplaire. Qui plus est, les plans de vue sont plutôt bien choisis et mettent en évidence de très beaux décors. On regrettera toutefois que la visite du village ne soit limitée qu'à quelques rues uniquement. Nous aurions apprécié davantage de liberté. En contrepartie, les développeurs nous permettent enfin de s'échapper du village principal pour se diriger dans d'autres endroits tels que le village de Suna, ou encore plusieurs forêts et autres lieux clés du jeu. La progression se fait ainsi de façon libre sur la terre ferme, ce qui changera des mini-jeux d'acrobatie assez redondants du premier opus. Certains lieux offrent toutefois une progression entièrement en 3D : il s'agit généralement des zones dans lesquels des combats s'amorceront. Soulignons toutefois que les temps de chargement, éléments assez agaçants de l'opus précédent, sont toujours assez perturbants dans cette suite. S'ils ne sont pas d'une extrême longueur, leur fréquence se veut très présente, tendant à fractionner les cut-scenes.

Sexy jutsu

Tout comme son aîné, Naruto Shippuden Ultimate Ninja Storm 2 est un jeu majoritairement orienté vers le combat. Aussi, la narration – aussi bien ficelée soit-elle – fera rapidement place à la baston, le moteur de la production. Pour l'occasion, aucun important changement n'est à constater par rapport au premier opus, s'appuyant toujours une prise en main très accessible, mais nécessitant une approche relativement tactique. En effet, il ne sera pas toujours aisé de s'approcher de son adversaire sans subir de dégâts. Les zones de combat étant relativement vastes (mais également souvent trop vides), il faudra saisir les opportunités de s'approcher lorsque l'ennemi laissera une ouverture. Des patterns seront ainsi à mettre au point selon les différentes situations dans lesquelles vous vous trouverez. Bien évidemment, les premiers combats ne sont guère compliqués, ce n'est qu'après quelques heures de jeu que vous serez forcé de changer votre fusil d'épaule pour espérer remporter des victoires.



Pour ceux et celles qui n'ont pas eu l'occasion de tester l'opus précédent, fort est à parier qu'ils sauront relativement déstabilisés par les comportements de la caméra pendant les combats, relayant parfois notre ninja en arrière plan. Toutefois, l'effet n'est pas véritablement un défaut dans le sens ou cela n'entrave aucunement la jouabilité. De plus, les touches à utiliser ne sont pas légion, au même titre que les commandes à retenir. En effet, une seule et unique touche servira à attaquer au corps-à-corps. En combinant cette action au chakra (en appuyant une ou plusieurs fois sur la touche adéquate), vous pourrez effectuer des jutsu plus ou moins puissants, nécessitant souvent un laps de temps pour la préparation. Et pour cela, il faudra occuper son adversaire en lui assénant quelques coups au préalable, ou en faisant appel aux éventuels alliés qui participent au combat. Au maximum de deux, les coéquipiers pourront intervenir à votre guise, afin d'effectuer leur attaque spéciale. Vous ne pourrez cependant pas les appeler à répétition puisqu'il faudra attendre que leur jauge se remplisse à nouveau (plus ou moins vite suivant l’amitié que vous nouez avec eux).

Bien évidemment, vous pourrez vous battre à distance à l'aide de kunai et autres objets (à préparer au préalable dans son inventaire) afin de gêner les attaques ou approches ennemies. En guise d'esquive, il faudra compter sur les sauts, mais également la technique de permutation à utiliser juste au moment de l'impact de l'attaque ennemie, afin de réapparaître dans son dos. Si de puissants ninjutsu et autres techniques secrètes peuvent être effectuées au cours de n'importe quel combat, les attaques les plus féroces s'effectueront généralement au cours des affrontements majeurs du jeu, contre les boss. Ces derniers bénéficient – comme dans le précédent épisode – d'un gros traitement de faveur quant aux animations. Les fans de l'animé retrouveront ainsi la mise en scène fidèlement retranscrite dans le jeu. Si ces passages débutent généralement par des combats classiques, ils déboucheront rapidement sur une toute nouvelle approche où quelques changements pourront sensiblement modifier le gameplay. Le combat entre Deidara et Gaara est l'exemple parfait puisqu'il se termine par une phase de shoot'em up aérien entre les bâtiments de Suna. D'autres affrontements tels que Kyubi contre Orochimaru risquent aussi de vous surprendre. Quoi qu'il en soit, la plupart des boss nécessitent de prendre en compte des patterns si l'on souhaite en arriver à bout. Toujours est-il que certains passages clés des combats débouchent généralement sur des Quick Time Events qui, s'ils sont bien exécutés, permettent de visionner des flashback provenant directement de l'animé.

Chaque fin de combat vous rapporte un classement (de D à S) suivant votre efficacité. Cela permet de remporter quelques ryôs (la monnaie du jeu) et les Storm Points. Ces derniers sont très utiles puisqu'ils permettent de débloquer de nouveaux personnages jouables en mode combat libre. C'est également à l'aide de ces récompenses que vous débloquerez des titres et des cartes. Ces éléments permettent de se constituer un profil personnalisé consultable en ligne par les autres joueurs. Vous l'aurez compris, Naruto Shippuden Ultimate Ninja Storm 2 propose un mode multijoueur online, constituant ainsi l'une des principale innovation de cette suite. Vous pourrez jouer à deux dans des parties avec ou sans classement, proposant même une sauvegarde des données (nombre de victoires, de défaites, de déconnexions). Vous collecterez également les cartes personnalisées de tous les joueurs qui se seront confrontés à vous, ce qui permet de se constituer une collection sans systématiquement passer par la boutique de la campagne solo.

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Aussi bon que les râmens d'Ichiraku !

Alors que nous reprochions quelques lacunes à Naruto Ultimate Ninja Storm, force est de constater que sa suite est à la hauteur des espérances des fans. La progression du scénario fait honneur à la série et ce, en dépit de quelques oublis mineurs. Le jeu fait également table rase des mini-jeux redondants tels que les courses dans la forêt ou sur les troncs d'arbres, pour se focaliser sur des déplacements plus axés RPG dans un univers plus étendu. Les villages de Konoha ou encore Suna disposent de nombreuses échoppes dans lesquelles vous pourrez faire vos emplettes. Il s'agit généralement d'armes ninja et autres bentô permettant d'améliorer vos aptitudes au combat, ou handicaper l'adversaire via des altérations d'état. Afin d'ajouter un aspect ludique aux phases d'exploration libre, vous pourrez effectuer des combinaisons d'objets afin de créer de nouveaux articles dans les magasins. Pour cela, il suffira de se balader dans les villages pour y dénicher des ingrédients (en renversant les pancartes, fouillant les jarres, etc), ou jouer les herboristes dans la forêt.



En sus de cette activité annexe, vous pourrez vous charger de requêtes optionnelles fournies de temps en temps par des villageois. Certaines d'entre-elles seront à poursuivre tout au long du jeu : la chasse aux poupées maudites, ou encore la recherche des perles de Ton Ton, l'animal de compagnie de Shizune. Si ces activités peuvent paraître rébarbatives, elles se révèlent finalement très généreuses à leur issue (objets rares, chapitre secret...). Pour que vos alliés soient plus efficaces en tant que soutien dans les combats, il sera nécessaire d'enrichir vos liens d'amitié. Gérés sous forme de coeurs, ces derniers s'améliorent parfois lors de votre progression principale, mais nécessitent souvent un coup de pouce. Offrir des cadeaux tels que des manuels de ninjutsu aux hommes et des bouquets de fleur aux femmes est généralement apprécié, quoique plutôt coûteux (10.000 ryô pièce). Enfin, il sera difficile de passer à côté du restaurant de nouilles, chez Ichiraku, l'endroit préféré de Naruto. Si Iruka ou Jiraya invitent notre héros de temps à autres, vous pourrez vous y rendre à votre guise afin de restaurer votre barre de santé entre deux combats.

Profitant d'une réalisation artistique, graphique et sonore de très grande qualité, Naruto Shippuden Ultimate Ninja Storm 2 se profile comme la meilleure adaptation vidéoludique du manga de Masashi Kishimoto. Scénaristiquement bien mieux travaillé que son aîné, le titre offre une atmosphère et une immersion plus prononcées, notamment par un point d'honneur placé sur les moments poignants de la partie Shippuden. Les développeurs nous proposent une liberté d'action plus importante avec la possibilité de visiter les villages voisins, forêts, et autres lieux clés du manga. Le système de combat demeure en tous points identique à l'opus antérieur, appuyé par un dynamisme toujours très efficace et d'impressionnants affrontements contre les boss via l'utilisation d'action contextuelles. De plus, un mode en ligne a été spécialement conçu pour s'affronter dans de bonnes conditions. Bref, il y a bien peu de choses à reprocher à ce nouvel opus, si ce n'est l'absence de quelques détails du scénario pour les puristes, mais aussi et surtout des temps de chargement toujours aussi fréquents. Les possesseurs du premier volet en auront également pour leur argent avec une durée de vie relativement longue et une quarantaine de personnages jouables incluant quelques inédits tels que les membres de l'Akatsuki.