Une adaptation pas comme les autres
Si du côté du film, la campagne marketing n'a rien laissé au hasard faisant de Avatar un des longs-métrages les plus attendus de cette année, l'adaptation vidéoludique n'a pas à rougir des moyens employés. Ici, d'entrée de jeu, on sent que le titre n'est pas à considérer comme une énième mauvaise adaptation de plus. Le jeu est multiplateformes mais, surprise, la version Wii diffère complètement des versions 360 et PS3. Il ne nous a pas été donné de tester le titre sur la console de Nintendo et pourtant, ce dernier aurait justifier d'un test à part entière. Sachez simplement que le jeu vous proposera d'incarner un Na'Vi, ces grands hommes bleus, et de jouer avec le Nunchuck et la Wiimote pour arriver à vos fins. La version Wii se montre donc assez traditionnelle comparée aux autres versions des consoles de salon. C'est sans aucun doute sur PS3 ou sur Xbox 360 que vous prendrez le plus de plaisir. Et pour cause, ce n'est pas une seule aventure mais deux, et deux distinctes, qui vous attendent ici.
Pas d'inquiétude concernant les informations que nous pourrions vous livrer concernant le film. Mise à part faire la connaissance des environnements et des forces en présence, le titre ne semble pas révéler beaucoup d'éléments concernant le scénario du long métrage. Et avec ces deux aventures indépendantes l'une de l'autre, le jeu aurait même tendance à nous induire en erreur. Laquelle des deux se rapprochent le plus du film ? Ou au contraire sont-elles eux mêmes différentes du scénario de base ? Vous l'aurez compris, vous pourrez très largement vous lancer dans l'aventure sans craindre de vous gâcher la surprise d'ici une semaine au cinéma. Les développeurs auraient même eu tendance à susciter encore un peu plus notre curiosité sur ce que sera l'oeuvre finale.
Deux histoires, deux chemins
Avant de commencer votre aventure, vous pourrez prendre le temps de choisir parmi douze soldats différents, dont six hommes et six femmes, tous complétés par leur double Avatar. Une affaire rapidement réglée puisqu'il s'agira surtout de choisir selon un critère bêtement physique. Ce soldat choisi, vous le découvrirez ensuite d'entrée de jeu, s'appelle Ryder et dispose d'un capital génétique hors pair. Son atout est de pouvoir prendre la forme d'un Avatar sans en souffrir. Recrue expérimentée, vous débarquez sur la planète Pandora aux côtés de la RDA. La planète est hostile, les créatures qui y vivent, aussi bien la faune et la flore, le sont aussi. Mais surtout, il y a ces créatures, les Na'Vi, connues aussi sous le nom de Avatar, les aborigènes de la planète, qui ne manqueront pas de protéger leur sol et leur ressources contre l'invasion humaine. Mais fraîchement débarquez, vous ne disposez pas de toutes les cartes et vous vous contenterez, dans un premier temps, de répondre aux ordres donnés par vos supérieurs.
Vos premiers temps vous serviront à prendre en main le titre et à dompter, ou plutôt, à vous habituer à la caméra qui parfois vous joue des tours. Il n'est pas toujours évident de regarder là où vous le souhaitez, comme il ne l'est pas non plus de gérer un système de visée très aléatoire. Veillez toujours à tuer vos ennemis avant qu'ils ne soient au corps à corps, vous vous éviterez une perte inutile de points de vie. Le premier constat de prise en main est assez mitigé, mais, étonnamment, on finit par passer outre après quelques moments de jeu.
Vos premières pérégrinations sur place vous mèneront à réaliser une succession de mission, missions qui vous feront découvrir le charme de la planète, mais aussi toute son hostilité. Toute la faune et la flore jouent contre vous et se montrent en plus particulièrement belliqueux contre toutes les installations humaines. vous serez donc amenés, dans un premier temps, à réparer nombre d'infrastructures, à aller chercher un soldat perdu, etc... Le jeu vous dote de quelques véhicules appréciables et qui vous éviteront de marcher dans les ruisseaux. Un buggy pour les chemins, un hors-bord pour les rivières, puis plus tard, des robots ou des hélicoptères futuristes... Le seul hic, c'est que ces engins sont tous plus ou moins confortables à prendre en main et souvent, ne vous permettent pas de vous battre avec votre arme à feu. C'est assez dommage.
Une fois le jeu plus ou moins acquis, un choix terrible va s'imposer à vous. Soit vous continuez d'être le pantin des RAD et obéissez à leur volonté d'exploiter les ressources de cette planète au détriment de tout ce qui l'habite, soit vous trahissez votre camp et devenez un Na'vi à part entière pour défendre cette si jolie planète. Vous n'aurez pas vraiment de cas de conscience devant ces deux chemins qui s'ouvrent à vous. Les deux aventures sont absolument différentes et indépendantes l'une de l'autre. La logique veut, de toute façon, que vous viviez les deux aventures pour terminer ce jeu. Aussi, vous terminerez la première campagne de votre choix, puis reviendrez à la sauvegarde de ce point de départ pour entreprendre la seconde. Une vraie bonne idée de la part des développeurs qui, en apportant une double approche de leur aventure, prolonge aussi la durée de vie du soft.
RAD et Na'vi, deux combats
Les RAD n'ont qu'un objectif, s'emparer de la planète et la débarrasser de ses occupants. Vos missions auront toutes pour principal objectif de faire du nettoyage. Mais les habitants ne sont pas du genre à se laisser menotter et ils vous donneront du mal. Tout ce qui compose la planète vous est hostile, vous n'aurez ici aucun allié et vos affrontements avec ces grands Na'Vi se montreront même assez éprouvant. Heureusement, la technologie est à votre service. En plus des différents véhicules que nous avons déjà évoqué, vous disposerez d'un véritable arsenal : fusil mitrailleur, lance-flamme, un fusil sniper... Il suffit que vous sachiez un peu viser pour mettre tout le monde à distance. En plus des ces remarques bassement matériel, vous disposerez également d'aptitudes, des sortes de pouvoirs pour prendre le pas sur vos adversaires. D'une simple pression de touche, vous pourrez gagner en invisibilité, en rapidité, réaliser un coup pour étourdir vos ennemis ou alors vous soigner. Chanceux que vous êtes, les RAD ont pu installer à travers les cartes des points de rechargement de munitions. Il va sans dire que vous apprécierez de refaire les stocks très régulièrement.
Les Na'Vi, en tant qu'autoctones, sont nettement moins avancés en terme d'armes. Choisir ce camp, c'est en somme un retour aux sources : se battre avec un arc et des flèches et faire du feu avec des pierres. Il n'empêche que l'arc se montrera très redoutable avec un système de visée pour le coup très efficace. Les bâtons seront aussi vos amis, tout comme une sorte de mitraillette. Avec les Na'Vi, ils vous faudra aborder les combats d'une autre façon et privilégier au maximum le corps à corps. Avec vos trois mètres de haut et vos bras gigantesques et votre art de l'esquive, vous ferez des ravages. Attention cependant, les fourmis humaines ont tendance à attaquer en groupe, les traîtres... Les Na'Vi disposent eux aussi des coups spéciaux, et par manque d'inspiration sans doute, sont les mêmes que ceux des RAD. A défaut de disposer d'armes destructrices, la faune et la flore seront vos alliés. Pour l'emporter, il ne faudra pas hésiter à leur faire appel, les plantes carnivores appréciant particulièrement la chair humaines. Il vous sera même donné de faire apparaître un vipère-loup, bête féroce qui aiguisera ses dents sur les mollets des soldats. La nature regorge d'idées pour se défendre, vous serez même surpris de voir à quel point il est agréable de voir des animaux sauvages vous aider. Et puis, vous aurez vous aussi droit à vos moyens de locomotion, qui se résumeront en une sorte de cheval et des dragons volants. C'est nettement plus exotique, mais toujours aussi raide à manipuler.
Ce sont donc deux approches différentes que le titre vous propose. Si les combats diffèrent ainsi que vos objectifs, les deux campagnes fonctionnent en revanche de la même façon. Une successions de missions vous attendent, toutes plus ou moins corsées. C'est donc extrêmement linéaire et les missions ont une fâcheuse tendance à se montrer similaire les unes aux autres. Sans surprises, vous devrez donner du mal au camp adverse, mais ne comptez pas sur une palette d'idées pour arrivée à vos fins.
Graphismes et multijoueurs
Le grand pouvoir de séduction de Avatar tient dans ses graphismes. Voilà un jeu qui nous entraînent dans un univers qui lui est propre, un univers où tout est objet à découverte. Pandora est une planète magnifiques, très luxuriante. Les espèces qui la peuplent sont nombreuses et variées, les zones que vous aurez à parcourir regorgent de coins et recoins... Les environnements sont magnifiques et mêmes assez variés. D'un côté vous retrouverez les infrastructures militaires, de l'autre les villages presque primitifs des créatures bleues, le tout séparé par un dédale de nature, qui lui même est entaché des attaques et de l'invasion humaine. Mais la beauté à un prix. Trop chargés, les décors vont susciter quelques ralentissements d'affichages quelque peu agaçants, surtout pendant les combats. Dommage...
Enfin, puisque le jeu inclut deux camps différents, le mode multijoueurs était donc tout trouvé. Malheureusement sans surprises en terme de contenu, il se révèle au final très basique. Vous apprécierez sans doute de faire quelques parties à 16 quelques temps, mais vous en aurez rapidement fait le tour. L'essentiel du jeu se porte sur les deux campagnes solo, le mode multi n'est qu'un prétexte pour étoffer un peu plus le titre.
Galerie d'images
Conclusion
On ressort de cet Avatar quelque peu chafouin. On apprécie ce côté différent, cet univers particulier et l'idée de proposer deux campagnes et deux approches différents, le tout dans un environnement exceptionnel. Les idées sont là et sur le papier, elles se révèlent toutes très bonnes. Même en pratique, certaines captives et sont justement le moteur qui nous permet d'avancer et de terminer le jeu.
Seulement voilà, ces bonnes idées nous donnent finalement l'impression de ne pas avoir été assez travaillées, assez poussées, assez exploitées. Dans tout ce que l'on aime, on trouve un défaut, une fausse note. Certes, Avatar reste sans doute l'une des meilleures adaptations d'un film qui soit. Mais il ne se montre pas aussi exceptionnel que ce qu'on a voulu nous faire croire. Avatar est un bon jeu, il garantit un bon moment de jeu, mais il n'est pas dit qu'il laisse aux joueurs un souvenir impérissable.
+ Les plus
- Deux campagnes solo distinctes
- Un univers inédit
- Des environnements exceptionnels
- Deux "unités" aux antipodes en terme de gameplay
- Les moins
- Soucis de framerate
- Répétitivité des missions
- Scénario très linéaire
- Mode multijoueurs discutable