"Poupée d'acier, ça te dirait..."
Tout le monde a rêvé, au moins une fois dans sa vie, d'exterminer son prochain. Ne tentez pas de mentir s'il vous plait. C'est humain finalement, d'être en proie à des pulsions destructrices. Annihiler l'humanité responsable du réchauffement climatique, de la crise financière et du succès de la saga Scary Movie, voilà bien une aspiration à laquelle peut prétendre plus d'un. Les développeurs de Sandblast Games vous permettent, et ce pour la quatrième fois, de réaliser ce fantasme, malgré une série en perte de vitesse, stigmatisée par l'opus Wii.
Vous allez avoir une nouvelle fois l'occasion de diriger cet être au crâne anormalement développé qu'on appelle Crypto. L'histoire débute au moment où l'on apprend qu'il se la coule douce dans son casino, simple prétexte pour attirer des humains en vue de leur aspirer le cerveau et leur précieux ADN. Et dès lors qu'une famille appartenant à la mafia décidera de se mettre en travers de son chemin, il prendra les choses en main, aidé de son acolyte Pox. Cela n'étant que le point de départ d'un scénario somme toute plaisant et déjanté où les répliques décalées et parfois osées fuseront de toute part.
"...de tuer tous les humains ?"
A l'écran-titre, vous aurez le choix entre débuter une partie solo ou en multijoueurs, et d'accéder au menu bonus, dont le contenu sera débloqué grâce à un code qui vous sera donné si vous venez à bout de l'aventure. Intéressons-nous au mode un joueur, même s'il faudra sans doute se forcer un peu. On découvre donc notre sosie de l'extraterrestre Roswell (en plus grande gueule) en discussion avec son ami (enfin, supposons) Pox, celui-ci lui faisant remarquer qu'il lui faudrait mettre un peu plus d'ardeur dans la mission qui lui a été confiée. C'est-à-dire mettre les bouchées doubles pour tenir l'ensemble de la population terrestre sous son joug. Et exterminer la concurrence, si l'occasion s'en présente.
Le jeu débute avec diverses situations qui vous permettront de vous familiariser avec les actions de notre petit être. Vous commencerez par lire dans les pensées de ces saletés d'humains, à l'aide de L1 combiné à Carré. La plupart des découvertes que vous ferez en utilisant ce pouvoir télékinésique pourront vous décocher un sourire, et puis ce sera toujours ça de pris en attendant le jour où nous saurons utiliser plus de 15% des capacités de notre cerveau.
Comme ces idiots finiront fatalement par vous exaspérer, rien de tel qu'une bonne valdingue pour leur apprendre à vivre (ou à mourir, finalement). Demandez à L2 de vous aider devant un humain et vous le ferez léviter dans les airs. Dépêchez-vous ensuite de le balancer avec Triangle, et ainsi d'effectuer une bonne action pour votre espèce. Ces pouvoirs, ainsi que d'autres que je vous laisse l'honneur de découvrir, pourront par la suite être améliorés, arrivé à un certain stade du jeu. Ajoutez à cela un arsenal qui vous servira à faire mumuse avec vos ennemis faits de chair et de sang, et vous avez en gros l'ensemble des actions du soft.
Halte à l'envahisseur
Le principe de Destroy All Humans ! En route pour Paname ! est d'atteindre des objectifs (qui vous seront pour la plupart délivrés par Pox) tout en récoltant des cerveaux frais. Vos différents pouvoirs seront sollicités pour éviter de... Ah, non, je ne tiens plus. Impossible de faire l'impasse sur la réalisation graphique, absolument indigne de ce que l'on est en droit d'attendre sur les consoles actuellement sur le marché, qu'on appelait "next-gen" il n'y a encore pas si longtemps. Pour vous dire, il ne gagnerait pas de prix de beauté même s'il était sorti sur PS2. Ce n'est pas tant l'esthétique du soft qui est à remettre en question. Non, de ce côté-là, on a vu bien pire. Mais c'est plutôt dans le secteur technique que Destroy All Humans pêche sérieusement. Les passants comptent beaucoup de clones, des bugs s'invitent parfois à la "fête", ainsi que Mr.Clipping, que l'on croyait mort et enterré depuis belle lurette.
Hum voilà, désolé d'avoir anticipé sur le verdict visuel, mais au moins, je n'aurai pas à y revenir. Revenons à nos moutons, ceux qui marchent sur deux pieds et qui retirent de l'argent aux banques. La majeure partie du temps, vous aurez à réaliser des missions, du genre réussir à pénétrer dans un casino pour le détruire de l'intérieur. En temps normal, vous me direz que c'est chose facile (enfin pas impossible). Pas quand on fait moins d'un mètre cinquante et que nos globes oculaires sont décidément bien trop grand pour que ça passe comme une lettre à la poste. La solution, prendre possession d'un être humain. Mais attention, résider dans un corps étranger demandera à ce que vous lisiez régulièrement dans les pensées de vos congénères, sans quoi vous serez éjecté et il vous faudra recommencer la procédure.
On notera que la carte devant normalement vous permettre de vous repérer est plutôt mal fichue. Le zoom, plutôt faible précisions-le, sur une portion ne vous autorise pas en effet à vous déplacer librement sur l'ensemble du plan. Certains indicateurs, comme l'emplacement de votre soucoupe ou d'autres renseignements sont de plus assez peu lisibles. Cette soucoupe volante justement, offrira à vos déplacements une plus grande rapidité (quoique). Pas des plus supportables au passage, les temps de chargement quand vous décollez/atterrissez. Ce vaisseau sera malgré tout l'une des rares satisfactions du titre de THQ, quand il vous sera demandé de réduire à néant le travail d'honnêtes architectes. Et oui, l'être humain aime détruire, je ne vous apprends rien.
Too funky pour moi
Et les niveaux s'enchainent, entrecoupés par de sympathiques cinématiques où le doublage français (appréciable et de bonne qualité) vous donnera l'occasion d'entendre des voix connues, comme celles de Marjorie Frantz (Daria) ou encore Gilbert Levy (Les Simpson). L'ambiance décalée du soft est son point fort, et sans doute bien l'unique. Ce Destroy All Humans serait au final honorable s'il tournait sur 128 bits et vendu à dix euros maximum. Et encore. Malheureusement, il faudra ajouter quelques dizaines de piécettes à cette somme pour subir cette expérience dont on n'arrive pas à croire qu'elle puisse se dérouler sur Playstation 3 (et Xbox 360).
Il arrivera par exemple que les personnages deviennent muets le temps d'une réplique, ou alors qu'un sous-titre vienne à manquer à l'appel. On n'avait franchement pas besoin de ces bugs sonores pour pester sur le jeu. Difficile de comprendre pourquoi il a été décidé de le sortir sur nos machines surpuissantes d'aujourd'hui, alors qu'il aurait été plus sage de s'en tenir à la PS2, il y a quelques années. Sans doute que l'éditeur pensait que le titre aurait eu moins de chances d'être mis dans la lumière en sortant sur une 128 bits de plus en plus oubliée dans les magasins.
Conclusion
Pas de surprises, Destroy All Humans ! En route vers Paname ! ne sera pas un incontournable. Un petit plaisir cependant qu'on se fera prêter le temps d'un après-midi, et qu'on rendra à son ami en le plaignant. Un gameplay qui montre ses limites au bout de quelques heures, des graphismes beaux si l'on est aveugle et optimiste, reste une atmosphère funky qui vous fera oublier un instant la pilule coincée dans votre gorge. En clair, revenez aux deux premiers épisodes de la série si l'expérience vous tente. Cela vous reviendra moins cher et vous économiserez des larmes au passage.
Destroy All Humans ! En route vers Paname ! est disponible en neuf à partir de 50,16€.
+ Les plus
- Le funky de l'époque
- Un ton décalé pas déplaisant
- Si on a la possibilité d'y jouer gratuitement
- Les moins
- Un jeu d'une autre génération, notamment au niveau graphique
- Des bugs regrettables
- Peut décourager avant d'être arrivé à Paname
- Si on a dû payer pour y jouer