I am a machine
L’exploitation de productions cinématographiques pose très souvent problème aux développeurs qui ne parviennent pas à convaincre la plèbe. Nombre de studios se sont cassés les dents, mais GRIN pourrait bien être l’exception qui confirme la règle. Pour rappel, le jeu se base sur le film Terminator Renaissance disponible le 3 juin prochain sur grand écran.
Il s’agit là d’une inspiration vague, le jeu ne cherchera pas à être identique trait pour trait. Le développement de ce titre vidéoludique a débuté bien avant la finalisation du script, ce qui explique cette différence scénaristique. L’aventure débutera deux ans avant les événements du film éponyme, à une époque où Skynet souffre encore des conséquences de la guerre nucléaire. Les développeurs nous ont assuré que le lien sera effectué entre le film et le jeu, chose que nous n’avons pu voir.
Le concept fait donc suite à Terminator 3 : Le Soulèvement des Machines et ignore complètement la série Terminator : Les Chroniques de Sarah Connor dont l’avenir s’assombrit de jour en jour. On y incarnera John Connor chargé de renforcer les rangs de la résistance et parfois d’épauler des survivants en grande difficulté.
Cette aventure pourra être vécue à deux, les développeurs ont même élaboré le jeu avec en tête le concept de coopération. C’est à la troisième personne que se déroule l’aventure dont la durée de vie est estimée à une dizaine d’heures. Ces chiffres proviennent des développeurs qui comme on le sait ont tendance à arranger les choses.
Le concept compte pas moins de neuf niveaux au déroulement extrêmement linéaire et basique. En clair, il s’agit de tuer à la chaîne des robots par tous les moyens possibles et de recommencer le cycle jusqu’à plus soif. Des mécanismes de couverture sont présents, on suspecte d’ailleurs qu’ils soient directement issus de Wanted.
Tant dans la forme que dans leur exécution, ces mouvements me rappellent inévitablement le jeu précité. Des collègues présents ont pu confirmer mes impressions de déjà-vu. Se mettre à couvert sera en tous les cas plus que recommandé puisque notre énergie ne se rechargera pas au fil du temps mais à la fin de chaque combat.
Absents les T-888 et autres T-1000
Les développeurs ont volontairement supprimé cette « convention » pour forcer les joueurs à adopter des stratégies de contournement. Pour économiser des munitions, il faudra veiller à détruire les parties vitales de ces redoutables Terminator dont leur localisation varie selon les modèles. Bien souvent, ces points sensibles sont situés à l’arrière.
C’est là que l’esprit de coopération prend tout son sens, tandis qu’un joueur se charge de distraire l’ennemi en question, l’autre en profite pour se faufiler. Face à des machines à tuer, les joueurs devront constamment bouger, ces dernières ne se feront pas prier pour nous charger et détruire les éléments décoratifs nous protégeant.
Quant au réflexe head-shot, vous pouvez tout de suite l’oublier. Déposséder un Terminator de sa tête ou de ses yeux l’affectera quelques secondes le temps tout juste de communiquer avec ses frères en bonne santé. En revanche, on ne sait pas si il sera possible de faire exploser leur source énergétique ou leur unité centrale situés respectivement au niveau de l’abdomen et au sommet du crâne.
Nous avons pu découvrir différents types d’ennemis allant du traditionnel T-600, justement retranscrit d’ailleurs, au gigantesque robot nommé le moissonneur. On notera l’introduction de drones volants et de robots quadripodes contribuant à diversifier un bestiaire malencontreusement limité. Etant donné que le jeu se déroule dans un futur proche, dix ans après Terminator 3 en fait, les ennemis sont plutôt sensibles aux armes traditionnelles.
On retrouve parmi elles des armes relativement destructrices comme le RPG, le lance grenade ou encore les grenades EMP. Les armes à plasma sont totalement proscrites du jeu, rassurez-vous les explosifs font largement l’affaire. En tant que fan de Terminator, j’ai malheureusement été déçu par l’intensité des confrontations. Le fait de rendre trop vulnérable les robots et d’en combattre un grand nombre offre au joueur une sensation de puissance, ce qui ne devrait pas être le cas.
Un Terminator se doit en temps normal d’être une efficace machine à tuer, fonce en général dans le tas et surtout résiste bien mieux aux balles. Ici, on les considère presque comme de simples combattants, de simples obstacles à abattre rapidement. Ils doivent au contraire inspirer la peur, et mettre constamment la pression.
Bon jeu d'action, mauvais portage ?
Les développeurs ont préféré adopter un format plus traditionnel et c’est bien dommage. Les combats contre les drones ou les robots quadripodes soulignent clairement la basicité de l’IA qui se contente parfois de nous attendre et n’exploite pas de ce fait l’espace disponible. Cela est encore plus visible lorsqu’on est accompagné d’une escouade sur laquelle nous n’avons aucune autorité.
Pour finir, Terminator Renaissance comporte aussi des missions de rail-shooting dans lesquelles il faut généralement protéger un convoi et démolir des robots, rien de neuf sous le soleil. En jouant seuls, les fans risquent d’être rapidement déçus par une IA peu réceptive. A l’aide d’un allié humain, les choses se montrent plus prometteuses.
A sa sortie, le jeu possédera un unique mode coop écran partagé. Selon les développeurs, il faudra attendre quelques semaines avant de voir débarquer le mode coop online. Reste à savoir s’il sera payant ou au contraire gratuit. Et oui, il faut toujours se méfier des développeurs… L’avenir est incertain pour le titre de GRIN dont le succès commercial est intrinsèquement lié à celui du film.
Nous avons été clairement déçus par le manque d’ambition de GRIN qui se contente de surfer sur la mode de la coopération et des jeux de tir à la troisième personne. Il exploite effectivement l’univers Terminator, mais on sent que le travail est inachevé, qu’il aurait pu atteindre des sommets. Les développeurs se sont contentés de gratter la surface de cet univers, et c’est bien dommage.
Nous vous rappelons que nos impressions sont fondées sur la version qui nous a été présentée, une version beta incomplète quoique fonctionnelle. D’ici là, les choses pourraient positivement changer et c’est franchement tout ce que l’on espère.
Date de sortie prévue pour le 29 mai prochain sur PC, PS3 et Xbox 360.