Et c’est le temps qui court
Quatre ans plus tard, Ascaron s’apprête à tourner une page de son histoire et adopte une fois n’est pas coutume une vue en 3D Temps Réel que nous avons pu admirer en long et en large. En effet, Sacred 2 nous a été sympathiquement présenté dans les locaux parisiens de Koch Media, toujours aussi bien organisés, jeu que nous avions pu découvrir durant la présentation générale du distributeur allemand en février dernier.Malgré son appellation pour la moins trompeuse, Sacred 2 ne fait aucunement suite à Sacred et Sacred : Underworld. Au contraire ce dernier se pose comme une prequelle et nous conte avec précision les événements ayant conduits à l’émancipation des humains. Dans ce monde où la magie créatrice coule encore à flot, le joueur devra inexorablement choisir entre le bien et le mal.
Ce choix ne s’effectuera de façon dynamique et devra être pris en considération dès le départ. Malgré cette gênante restriction, l’ensemble nous offrira une certaine marge de manœuvre afin de ne point jouer entre deux extrêmes et d’avoir un minimum de contrôle quant à la bonne évolution morale de notre héros.
La version qui nous a été présentée était achevée à quatre-vingt pourcents, il ne restait plus qu’à ordonner et placer les différents éléments constitutifs des niveaux comme les monstres, les personnages non-jouables et les scripts de l’intelligence artificielle qui promet d’être autonome à souhait. A l’image du grandiose Fable : The Lost Chapters, Sacred 2 possède une IA complètement indépendante du joueur.
Fini le temps des demi-mesures
Qu’il soit présent ou non, la vie des PNJ suivra tout naturellement son cours mais sera aussi susceptible de répondre à nos moindres sollicitations. Comme tout bon RPG qui se doit, le nombre de PNJ interactifs a été volontairement limité mais ne sera pas pour autant ridicule, loin de là. Ces derniers auront la capacité à nous offrir des quêtes annexes ou tout simplement à faire avancer la trame principale.Innombrables, les quêtes annexes se comptent par centaine et sont reparties à travers Ancaria ou plutôt à travers ses trente-cinq kilomètres carrés de surface, un imposant nombre. The Elder Scrolls IV : Oblivion (consultez notre test) possède en comparaison seulement seize kilomètres carrés, soit plus de la moitié mais s’arrêter là serait très franchement injuste.
Car l’excellent RPG de Bethesda Softworks possède en contrepartie un environnement extrêmement riche, bondé de quêtes et d’objets en tout genre nous poussant même jusqu’à cueillir des plants spéciaux que sont le nirnroot. Sacred 2 n’ira pas jusque là et se contentera de nous offrir quêtes supplémentaires et sombres donjons bondés de puissants monstres et c’est à vrai dire tout ce que l’on demandait.
Les transitions visuelles entre les douze régions d’Ancaria et les différents bâtiments s’effectueront dans le plus grand naturel, explorer les bas-fonds d’une ville nous mènera à ses égouts et non à de sombres caves remplies de trolls et autres golems de pierre. Par extension, passer d’une dense foret aux dunes de sable prendra plusieurs kilomètres, kilomètres durant lesquels nous rencontreront de nouveaux monstres.
Une juste adaptation
Aller d’un bout à l’autre de la carte prendra au bas mot pas moins de six heures réelles, c’est dire. Fort heureusement, il sera possible de posséder de diaboliques montures ou tout simplement d’utiliser des télétransporteurs repartis dans chacune des importantes villes du jeu, une simple question de choix ou de disponibilité.Au niveau du gameplay, le concept reste identique sur de nombreux points. Explorer, tuer et accomplir des quêtes annexes seront les clés de notre évolution personnelle qui se manifestera sous la forme de points d’expérience et de compétences (vingt au total dont cinq spécifiques). En plus de choisir entre six différentes classes, le joueur devra plus ou moins orienter son héros vers des profils offensifs ou défensifs selon les cas ouvrant la porte à de nombreuses combinaisons.
Les versions PC et Xbox 360 sont foncièrement identiques, que se soit les sorts, les quêtes ou encore la bande son, tout a été précieusement conservé durant ce développement parallèle. L’interface du jeu et les options multi-joueurs sont les seules grandes variables. Sur Xbox 360, le mot d’ordre est à la simplification, ainsi la gestion de l’inventaire peut être automatisée en fonction du joueur.
Malgré l’affluence des sorts et coups spéciaux, la manette 360 s’en sort admirablement bien grâce à un système d’attribution rapide tirant indépendamment partie des deux gâchettes présentes. Au final, le joueur pourra faire usage de douze différentes attaques sans avoir à passer par un menu, simple et efficace.
Double joueurs, double plaisir
Très important dans un Action-RPG, le mode multijoueurs autorisera jusqu’à seize joueurs simultanés sur PC et quatre uniquement sur Xbox 360 pour des raisons techniques. Les connexions sur les deux supports s’effectueront fluidement, le temps tout juste de réajuster la difficulté en fonction du nombre de joueurs.En revanche, joueurs PC et consoles ne pourront jouer ensemble au même titre que deux personnages au niveau trop éloigné pour de simples motifs de cohérence. La répartition des ennemis à travers la carte est fixe et dépend entièrement du lieu, ainsi plus l’on progresse dans le jeu et plus nos ennemis gagneront en puissance.
Plus imposants, les boss prennent de l’envergure et deviennent dix fois plus grands que notre protagoniste. En dépit de ces notables différences, ces monstres pourront et devront eux aussi subir notre colère. Cependant, chacun de ces derniers font appel à une stratégie particulière, foncer dans le tas n’aboutira à rien si ce n’est notre mort prématurée.
Amasser et collectionner des objets rares voire uniques reste un important point du concept nous poussant à accomplir l’ensemble des quêtes secondaires, et à visiter les plus sombres lieux d’Ancaria. En parallèle des bonus temporaires offerts par nos sorts magiques, nous pourrons équiper de puissants artefacts nous offrant des bonus permanent, tout du moins lorsqu’on les porte sur soi.
Sacredment prometteur
Similaire sur de nombreux points aux grandes références vidéoludiques, Sacred 2 tient en premier lieu à signer son retour sur le devant de la scène par l’intermédiaire d’un plaisant moteur graphique et d’un réalisme soutenu. Décors, NPC, météo ou encore éclairage dynamique ont bénéficié d’un soin tout particulier qui se ressent sans grande difficulté.Pour le moment, les développeurs n’ont prévu d’exploiter DirectX 10 et se contentent à juste titre de DirectX 9.0c, largement suffisant pour retranscrire avec fidélité les oniriques décors de Sacred 2. Les moddeurs en puissance n’auront pas la chance de pouvoir mettre la main sur un quelconque éditeur ou kit de développement.
Ascaron a préféré se focaliser sur le mode solo et ne prévoit dans un futur proche de publier ces puissants outils. En revanche, la possibilité de voir débarquer de nouvelles quêtes annexes et armes n’est pas à exclure, cela va grandement dépendre au succès de Sacred 2. Les fans du jeu pourront pester sur le manque de nouveautés, sachez cependant que les développeurs sont d’ores et déjà en train de travailler sur un troisième opus des Sacred plus imposant encore, et oui déjà.
Suivant indéniablement les traces de son illustre prédécesseur, ce nouvel opus entend bien marquer le secteur des RPG de son empreinte à l’aide d’efficaces arguments et d’une bande son très prometteuse, réalisée par la même équipe sonore qui avait effectuée un énorme travail de fond sur l’ambiance et les thèmes sonores du jeu originel, une excellente nouvelle.
Date de sortie prévue pour le 26 Septembre 2008 sur PC et Xbox 360.