Court mais intense
Elle a débuté un jeudi matin à 10h30 précise et s’est achevée six heures plus tard. Durant ce laps de temps, nous avons pu finir l’intégralité du mode solo composé d’une bonne dizaine de missions. On y incarne un soldat d’élite spécialisé dans les missions d’infiltration et de reconnaissance. Malgré sa stature, notre héros n’a pas la puissance ni l’importance du Master Chief.
En dépit des apparences, celui-ci possède tout de même de convaincants arguments, à commencer par ses deux armes silencieuses. La première est un fusil d’assaut de moyenne portée, utile dans la plupart des combats. La seconde est un pistolet doté d’un puissant zoom, pouvant jouer le rôle d’arme de précision et remplacer par exemple la carabine Covenant.
Moins robustes, ces soldats surnommés les ODST ne peuvent en contrepartie s’auto-régénérer et porter deux armes à la fois. Pour se soigner après avoir reçu de lourds dégâts, ceux-ci se doivent de collecter des kits de soins ou visiter des stations médicales réparties à intervalle régulier. Cette apparente faiblesse force le joueur à la prudence.
Notre protagoniste est membre d’une équipe composée de quatre membres spécialisés envoyés sur Terre pour mener en quelque sorte une enquête sur les Covenants, et plus précisément sur leur soudaine présence dans la ville de New Mombasa. Halo 3 : ODST tâche donc de faire la passerelle entre Halo 2 et Halo 3.
Malheureusement leur voyage orbital ne se déroule pas comme prévu, des interférences vont les séparer. Notre héros, lui, a perdu connaissance durant six bonnes heures, des heures durant lesquelles vont se passer énormément de choses. A son réveil, le plus important sera de reprendre contact avec son équipe et donc d’enquêter sur les sites d’atterrissage de chacun de ces membres.
Cette enquête se déroule de nuit, dans une ville ravagée par les Covenants et vide de ses habitants. Heureusement, chaque ODST possède une vision spéciale permettant de voir clairement dans des environnements à faible intensité lumineuse et de repérer aisément les ennemis. Notre ami « le bleu » sera épaulé par un super intendant, faisant office de guide et de source d’informations.
Une surprenante ouverture
Grâce à celui-ci, il sera possible justement de localiser nos amis à l’aide d’une carte en 3D. Sa présence est nécessaire et même indispensable. New Mombasa est une ville franchement grande et s’y perdre est aisé. Cette carte nous permet aussi de repérer les enregistrements audio dont la collecte permet d’enrichir grandement l’histoire.
Les missions du bleu consistent en gros à aller d’un point à l’autre de la ville. Ces voyages nocturnes seront ponctués par des affrontements d’importance grandissante. La discrétion est de mise et il est tout à fait possible de finir ces missions sans tirer la moindre balle. Les plus bourrins pourront très bien semer la mort sur leur passage si l’envie leur prend.
Ce concept ouvert est nouveau à la série et franchement déroutant. Mais que les joueurs se rassurent, car à chaque fois que nous retrouvons la trace d’un de nos amis, le jeu prend une tournure plus conventionnelle. Durant ces flashbacks, nous avons effectivement la chance d’incarner un soldat donné et de revivre des missions diurnes depuis son point de vue.
Ces missions sont extrêmement classiques, les connaisseurs se retrouveront en terrain connu. Durant ces dernières, il faut avancer d’un point à l’autre et accomplir des objectifs linéaires. Cette alternance jour/nuit est intéressante et force le joueur à s’adapter en fonction du contexte. De plus, les missions de jour sont bien rythmées nous proposant tantôt de bourriner au tank, tantôt de survivre à des vagues de Covenants.
Les différences entre ces deux genres de missions se font facilement ressentir tant d’un niveau visuel que sonore. Parcourir les avenues désertes de New Mombasa nous transmet une forte sensation de solitude tandis que les missions classiques nous plongent dans un contexte plus épique, plus bourrin. En co-op, ces nuances sont complètement absentes.
Vous êtes donc prévenus, si vous desirez avoir une aventure immersive et stressante à la fois, optez pour la solitude. Et surtout, choisissez au minimum la difficulté héroïque sans quoi les combats offerts risqueront d’être trop peu intenses. L’IA a tout de même subi des améliorations rendant l’ennemi plus agressif et investigateur.
Un mélange à succès
Ils n’hésitent pas à nous suivre en groupe et à attendre des renforts. Durant les phases de pilotage, on peut aussi ressentir cette meilleure cohérence qui privilégie les cibles les plus faibles avant de se tourner vers le reste. L’absence du Master Chief se fait clairement sentir, le titre se veut moins épique et impressionnant qu’à l’accoutumée.
Malgré cela, Halo 3 : ODST reste un excellent jeu de tir basé naturellement sur son illustre prédécesseur. Le moteur graphique a pris un coup de vieux, on sent clairement que ce dernier a atteint ses limites en nous dévoilant des textures imprécises. La bande sonore elle s’en sort haut la main, les majestueux thèmes concoctés par la paire Martin O'Donnell/Michael Salvatori sont parfaitement adaptés à chaque situation.
Le mode Baptême du feu sera là pour garantir aux fans de longues heures de survie semblables au mode Horde de Gears of War 2. Ce mode consiste tout simplement à survivre à des vagues d’ennemis. La difficulté augmente progressivement avec le temps, les ennemis deviennent mieux armés et les crânes activés.
Avec dix cartes différentes et seulement sept vies, cette mission risque d’être délicate. Les quatre joueurs devront faire preuve d’organisation et d’efficacité pour espérer s’en sortir. Le premier disque d’Halo 3 ODST permettra pour finir d’accéder à la beta de Halo : Reach. Quant au second disque, celui-ci contient l’intégralité de mode multi-joueurs de Halo 3, cartes supplémentaires incluses. De quoi passer des centaines d’heures.
Halo 3 : ODST possède un format différent du jeu originel en promulguant la prudence et l’exploration. La présence de cartes ouvertes est intéressante au même titre que l’alternance jour/nuit. Elle contribue véritablement à immerger le joueur qui trouvera sans grand mal les arguments pour poursuivre et apprécier pleinement l’aventure. Celle-ci vaut clairement le détour car elle est foncièrement composée d’action et d’un soupçon de finesse. A conseiller aux fans de FPS et de Halo.
+ Les plus
- Les missions nocturnes
- Le pistolet silencieux
- La bande sonore
- Jouabilité au poil
- Les moins
- Scénario simpliste
- La durée de vie
- Moins épique