Une fois n'est pas coutume, on peut considérer que Google n'a pas fait dans la langue de bois, à moins que tout cela ne soit l'affaire d'un simple dérapage verbal ou d'une mauvaise interprétation des propos tenus sur la chaîne CNBC par Eric Schmitd, nul autre que le PDG de Google.
Pour légitimer la rétention des données tout en soulignant le fait de les rendre anonymes ( non liées à une adresse IP ) dans un délai de 9 mois pour par exemple son moteur de recherche, Google met souvent en avant des impératifs d'améliorations de ses services, de sécurité.
Comme les autres moteurs de recherche, Eric Schmitd rappelle également que Google est sous le coup de la loi anti-terroriste Patriot Act aux États-Unis, et le cas échéant doit pouvoir fournir aux autorités diverses informations utiles.
Le cadre est posé, reste la fameuse phrase d'Eric Schmitd relayée par The Register et formulée en réponse à une question sur le fait que les internautes perçoivent Google comme un ami de confiance :
" Si vous ne voulez pas qu'on le sache, peut-être devriez-vous commencer par ne pas le faire. "
En plein débat sur le droit à l'oubli en France, cette déclaration peut faire froid dans le dos, encore qu'elle a le mérite de rappeler aux internautes qu'ils sont d'une certaine manière responsables du contenu qu'ils publient.
Sauf qu'évidemment, l'internaute n'est pas toujours totalement maître de ce contenu, sans compter que l'on peut regretter quelques erreurs de jeunesse que l'on ne souhaite pas traîner comme un boulet que la grande mémoire de Google ne manquera pas de rappeler à qui veut bien chercher.
La question n'est évidemment pas simple, et ne se limite pas uniquement à Google même si son omniprésence sur le Web cristallise les inquiétudes.