" L'innovation de Facebook ne doit pas se faire aux dépens de la vie privée du consommateur ". C'est ce que déclare Jon Leibowitz, le président de la Federal Trade Commission. L'autorité de régulation du commerce des États-Unis a tapé sur les doigts du célèbre réseau social aux 800 millions de membres à travers le monde.

Toutefois, pas de reconnaissance d'une violation de la loi ou d'amende mais un accord amiable qui vient mettre un terme à une enquête engagée fin 2009 à la suite de plaintes. Des changements dans les paramètres de confidentialité de Facebook avaient notamment exposé publiquement des données personnelles d'utilisateurs pourtant préalablement configurées pour être non publiques.

Un grief parmi d'autres dont des applications tierces qui pouvaient accéder à plus de données que nécessaire, des photos et vidéos censées être supprimées lors de la désactivation / suppression d'un compte qui ne l'étaient pas ou encore la promesse non tenue de ne pas partager des informations personnelles avec les annonceurs.

Afin de contenter la FTC, Facebook accepté plusieurs mesures. La principale consiste à obtenir le consentement explicite pour tout changement touchant les réglages de confidentialité, et donc plus question qu'une nouvelle fonctionnalité passe par exemple outre ces réglages à l'insu de l'utilisateur.

Facebook devra également empêcher l'accès à l'information de comptes supprimés ou désactivés après 30 jours, être plus clair dans son programme de confidentialité, cesser de jouer au " vilain menteur " : " arrêter de faire de fausses déclarations au sujet de la confidentialité ou de la sécurité pour les données personnelles des utilisateurs. "

Comme Google l'est aussi après l'enquête sur son réseau social Google Buzz, Facebook devra se plier pendant une période de vingt ans à des audits indépendants qui auront lieu tous les deux ans afin de veiller à la bonne mise à œuvre des mesures de l'accord.


Mark Zuckerberg reconnaît des erreurs
PDG et co-fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg reconnaît un " tas d'erreurs " commises par le passé mais qui de son point de vue ont " éclipsé une grande partie du bon travail réalisé ". Il est en tout cas vrai que Facebook a offert ces derniers temps de meilleurs outils de contrôle de la confidentialité et a adopté un dialogue plus compréhensible en la matière.

" Je suis engagé à faire de Facebook le leader dans la transparence et le contrôle autour de la vie privée ", déclare Mark Zuckerberg. " Le respect de la vie privée est profondément ancré dans tous les développements que nous effectuons. "

Cet accord amiable intervient alors que la rumeur d'une entrée en bourse de Facebook a été relancée pour le premier trimestre 2012. Une offre qui pourrait atteindre 10 milliards de dollars et une valorisation à 100 milliards de dollars. Facebook tire l'essentiel de ses revenus de la publicité et dans une moindre mesure de sa monnaie virtuelle. La transparence de Facebook plaira-t-elle tant que cela aux annonceurs avides de données personnelles ?