Après des débuts compliqués par la pénurie de composants électroniques et la pandémie, la console de jeu PlayStation 5 a trouvé son rythme de croisière grâce à une disponibilité plus large et une rationalisation des composants.
La variante PS5 Slim lancée fin 2023 permet de proposer la même console dans un format plus compact et optimisé. Cela n'a cependant pas suffi à relancer les ventes sur le dernier trimestre et Sony a dû se rendre à l'évidence qu'il n'atteindra pas ses objectifs.
Après quatre ans, la PS5 s'essouffle
De 25 millions d'unités espérées durant l'exercice fiscal, le groupe japonais a indiqué mi-février que le volume devrait être plutôt limité à 21 millions d'unités. Si la console reste une référence sur le marché en matière de performances, elle semble arriver au bout d'un premier cycle qui demandera quelque chose de plus fort qu'une simple refonte cosmétique ou des accessoires (PS VR2, PlayStation Portal...) pour relancer la machine.
La PlayStation 6 étant finalement encore loin (pas avant 2027 ou 2028), il faudra sans doute une évolution intermédiaire pour redonner de l'élan à la console de jeu. Une évolution PlayStation 5 Pro attendue en fin d'année 2024 pourrait jouer ce rôle avec la promesse d'un upscaling 4K et de framerates élevés pour une qualité visuelle encore plus impressionnantes.
En attendant ce lancement providentiel, il faut serrer les dents et faire face. Sony vient d'annoncer la suppression de 900 postes dans sa division PlayStation, représentant 8% de son effectif total, notamment dans les studios de développement de jeux qui souffrent d'un contexte général compliqué après les années fastes de la pandémie.
Besoin de revoir la façon de concevoir des jeux vidéo
Cela pourra concerner toutes les filiales dans le monde, à commencer par PlayStation London Studio qui fermera complètement ses portes. Comme dans d'autres domaines, seuls quelques jeux concentrent un maximum de joueurs, rendant les lancements périlleux en dehors des très grandes franchises (et encore), à moins de petits miracles, toujours possibles mais rares.
Et si les ventes de consoles ne suivent plus pour alimenter le marché et assurer le retour sur investissement, la logique économique se grippe et nécessite des ajustements, fait valoir Jim Ryan, le CEO de Sony Interactive Entertainment.
L'annonce de l'ouverture de certains jeux PlayStation à de nouvelles plates-formes marque d'ailleurs une inflexion dans la stratégie assez protectrice de Sony envers ses titres et franchises. Ce qui était un moyen par son exclusivité de capter les joueurs vers ses matériels ne tient plus avec la baisse des ventes de consoles.
Sony est loin d'être le seul à réduire ses effectifs en ce moment, que ce soit lié au domaine des jeux vidéo ou plus globalement de la tech, malgré le fort succès de certains domaines comme le cloud et l'intelligence artificielle.